En Bolivie, un ministre est battu à mort par des mineurs en colère

Jeudi à Panduro, à près de 200 km de la capitale La Paz, ont eu lieu des heurts entre des mineurs qui bloquent les axes routiers et la police.

Les coopératives minières sont en guerre contre le gouvernement d'Evo Morales, qui souhaite encadrer leurs activités.

Si les lynchages suivis de mort se multiplient en Amérique latine, il est rare qu’ils aient pour victime des représentants de l’Etat. C’est pourtant le sort qu’ont réservé des mineurs en colère à un membre du gouvernement bolivien, jeudi. Rodolfo Illanes, vice-ministre de l'Intérieur, s’était rendu dans le village de Panduro pour négocier avec les représentants de coopératives minières qui bloquaient la principale route du pays, entre La Paz et Oruro. En réponse à la mort de deux manifestants dans des affrontements avec la police, les coopérativistes ont séquestré le médiateur avant de le battre à mort. Son garde du corps, blessé, a pu s’enfuir.

Ledrame est le dernier épisode du bras de fer entre le gouvernement socialiste d’Evo Morales et le secteur des mineurs indépendants, qui seraient 120 000 regroupés en 14 000 coopératives. Par l’intermédiaire de leur confédération, la Fencomin, les coopérativistes exigent le retrait de plusieurs articles de loi qui selon eux restreignent leur activité : réglementations antipollution contraignantes, interdiction faite aux groupes étrangers d’investir dans le secteur des métaux…

Relation contre nature

Pour Hervé Do Alto, doctorant en sciences politiques à l’université Paris Ouest Nanterre La Défense, l’origine du conflit se trouve dans la «relation contre nature» entre le pouvoir et les mineurs à leur compte. «Les coopératives ont connu un boom au milieu des années 80, quand les politiques ultralibérales ont abouti à un quasi-démantelement de la Comibol, l’entreprise minière de l’Etat, indique le chercheur. Evo Morales s’est appuyé électoralement sur ce groupe, favorable au néolibéralisme, donc peu compatible avec la conception étatisée de l’économie que défendait le président élu en 2006.» Par ailleurs, les coopératives ne sont pas toujours des regroupements d’hommes qui exploitent conjointement une mine (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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