Bogota riposte à la mort de dix soldats tués par les Farc

Soldats de l'armée colombienne récupérant le cadavre d'un de leurs camarades. Le président colombien, Juan Manuel Santos, a levé mercredi le moratoire sur les bombardements des positions des rebelles des Farc en riposte à une attaque qui a tué dix soldats. /Photo prise le 15 avril 2015/REUTERS/Jaime Saldarriaga

BOGOTA (Reuters) - Le président colombien, Juan Manuel Santos, a levé mercredi le moratoire sur les bombardements des positions des rebelles des Farc en riposte à une attaque qui a tué dix soldats. Le président Santos, qui s'exprimait à Cali, a ajouté que les Forces armées révolutionnaires de Colombie avaient rompu le cessez-le-feu qu'elles ont prolongé il y a quatre mois pour faciliter les pourparlers de paix avec le gouvernement en cours à La Havane, la capitale cubaine. "C'est une action condamnable qui ne restera pas impunie, qui requiert des mesures fortes et aura des conséquences", a-t-il dit. Les dix soldats ont été tués mercredi dans la province de Cauca, une région rurale du sud-ouest du pays. Le général Mario Valencia a accusé un groupe des Farc "appartenant à la colonne mobile Miller Perdomo" d'avoir perpétré cette attaque qui a également fait neuf blessés parmi les militaires. Le gouvernement négocie depuis fin 2012 avec les Farc et Juan Manuel Santos avait prolongé la semaine dernière une suspension des bombardements contre les camps de la guérilla en échange du respect par les Farc de leur cessez-le-feu. L'attaque de mercredi ne devrait cependant pas interrompre les négociations même s'il s'agit de la violation de la trêve la plus grave à ce jour. Un des négociateurs des Farc, Antonio Munoz, n'a pas confirmé l'implication de la guérilla dans cet accrochage dont il a imputé la responsabilité aux forces gouvernementales. "Cela semble être la conséquence de l'incohérence de la politique du gouvernement qui mène des opérations militaires contre un groupe rebelle pendant le cessez-le-feu", a-t-il dit à La Havane. Les Farc réclament depuis l'ouverture des négociations la proclamation d'un cessez-le-feu bilatéral, ce que le président Santos a jusqu'à présent refusé. (Julia Symmes Cobb et Nelson Bocanegra, Jean-Stéphane Brosse, Tangi Salaün et Henri-Pierre André pour le service français)