Boeing dépasse les attentes au premier trimestre et relève ses prévisions

par Ankit Ajmera

(Reuters) - Boeing Co (BA.N) a publié mercredi un bénéfice en hausse de 57% pour le premier trimestre, nettement supérieur aux attentes de Wall Street, et a relevé dans la foulée ses prévisions de bénéfice par action et de flux de trésorerie pour l'ensemble de l'année.

Alors que Caterpillar a prévenu mardi que la hausse des prix des métaux pourrait peser sur ses bénéfices à venir, le premier constructeur aéronautique mondial a minimisé son impact.

"Nous ne constatons aucun effet concret à ce stade", a déclaré le PDG Dennis Muilenburg.

Le bénéfice opérationnel par action, qui exclut certains coûts de retraites, a bondi à 3,64 dollars contre 2,17 dollars un an plus tôt. Il dépasse de plus d'un dollar le consensus des analystes qui était à 2,58 dollars selon Thomson Reuters I/B/E/S.

Le titre a gagné jusqu'à 4,5% à 344,01 dollars en début de séance à Wall Street et conservait un gain de 2,68% à 337,87 vers 17h20 GMT, la meilleure performance du Dow Jones qui perdait 0,25% à ce stade.

"Ce n'est pas tous les jours qu'un poids lourd de la cote bat le consensus de 40%", écrit Robert Stallard, de Vertical Research Partners, dans une note.

Le groupe américain a vendu un record de 763 avions l'année dernière et a déjà annoncé une augmentation de ses livraisons d'appareils civils sur la période janvier-mars.

Boeing anticipe désormais un flux de trésorerie compris entre 15 milliards de dollars (12,3 milliards d'euros) et 15,5 milliards de dollars, contre 15 milliards de dollars auparavant.

Il a également relevé sa prévision de bénéfice par action après celui, record, de 2017, tablant désormais sur une fourchette de 14,30 à 14,50 dollars au lieu d'un objectif précédent de 13,80-14,00 dollars.

UNE MARGE DE 10,7% AU T1

La marge brute d'exploitation a progressé à 10,7% contre 8,5% au premier trimestre 2017 et le chiffre d'affaires a augmenté de 6,5% à 23,38 milliards de dollars. Les analystes attendaient en moyenne un CA de 22,26 milliards de dollars.

Mardi, Caterpillar, numéro un mondial des engins de chantier, a annoncé qu'il pourrait ne pas disposer de la même marge de fixation des prix pour répercuter la coûts de certains métaux comme l'acier, ce qui a fait chuter son titre en Bourse.

Les taxes douanières sur les importations d'acier et d'aluminium imposées par le président Donald Trump ont réduit l'offre sur le marché américain, provoquant une hausse du coûts de ces métaux.

"Le bon point, c'est que Boeing dispose de contrats pluriannuels en place, que ses ventes sont ajustées de l'inflation et que les matières premières représentent une part relativement faible des coûts d'un avion", a souligné Rajeev Lawani, analyste chez Morgan Stanley.

Muilenburg a dit ne pas anticiper de guerre commerciale à grande échelle entre les Etats-Unis et la Chine, les deux pays semblant travailler à des solutions négociées.

"Alors que certaines déclarations initiales ont d'abord fait état de droits de douane éventuels, aucune action conséquente n'a été mise en oeuvre. Et nous sommes franchement encouragés par la poursuite du dialogue", a-t-il déclaré.

S'exprimant au moment où Airbus confirmait avoir revu à la hausse ses plans de production pour ses appareils de la famille A320, Muilenburg a dit que Boeing continuait à observer des pressions à la hausse pour la production de son propre monocouloir, le 737.

Les livraisons d'avions commerciaux de Boeing ont augmenté de 9% à 184 unités sur la période janvier-mars.

L'avionneur a également indiqué qu'il comptait porter la production de son programme de 767 à trois avions par mois au début 2020, contre 2,5 actuellement, pour tenir compte de la vigueur du marché du fret.

Le trafic mondial de fret a progressé en moyenne de 7,7% en janvier et février, son rythme le plus rapide pour un début d'année depuis 2015, selon l'Association internationale du transport aérien (Iata).

Au cours de clôture de mardi, l'action Boeing affichait une progression de 11,6% depuis le début de l'année, à comparer avec un recul de 1,1% du Dow.

(Ankit Ajmera à Bangalore, Catherine Mallebay-Vacqueur pour le service français, édité par Véronique Tison)