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Bob Dylan fait péter le standard

Le chanteur poursuit sa mue en crooner sur un triple album où il dépoussière les grands classiques américains.

Parmi les qualités que l’on oublie trop souvent de prêter à Bob Dylan, il y a son talent d’inventeur. Folk beat, «rock maigre, sauvage et mercuriel»(«that thin, wild mercury sound»), synth pop de l’Ancien Testament - en plus de cinq décennies d’une carrière immensément riche en ruptures et revirements, l’Américain aura innové dans les champs de la musique et de la littérature au moins autant qu’il se sera transformé lui-même, du look à la spiritualité. A 75 ans passé, personne n’en voudrait pourtant au grand rockeur nobélisé - qui est finalement allé récupérer son prix début avril, en hoodie comme un ado - de capitaliser sur la demi-douzaine de sous-genres de musique populaire qu’il a initiés depuis le début des années 60. Bien des artistes plus jeunes ont capitulé plus tôt. Mais porté par un engouement créatif si vivace qu’on l’a souvent confondu avec de la folie douce, Dylan persévère à chercher du neuf partout où il peut, dans ses lubies ou ses propres chansons chaque fois qu’il monte sur scène. Vendredi soir à la Seine Musicale, dont il inaugurait la grande salle devant un parterre de fans aux anges et d’invités venus tester le confort des sièges (spoiler, ils sont mal adaptés au roupillon) et la qualité du réseau (info conso, il permet la zone sur Facebook), il prouvait à tout le monde qu’il ne monte pas sur scène pour ressusciter des émotions en provenance du passé. Féru plus que jamais du présent où tout peut arriver, Dylan joue volontiers quelques-uns de ses classiques (Desolation Row, Tangled Up in Blue) et même son plus grand hymne (Blowin’ in the Wind) mais dans des versions tellement changées qu’il donne l’impression d’élucubrer sur les cendres de monuments qu’il a lui-même incendiés.

Abordant le dernier âge de sa vie, Dylan continue d’improviser sa carrière au jour le jour, virage après virage, et celui engagé en 2015 avec Shadows in the Night (...)

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