Une boîte à outil synaptique pour étudier la mémoire

A Bordeaux, neurobiologistes, chimistes et physiologistes se sont associés pour tenter de briser le verrou technologique que représente l’étude des mécanismes mémoriels à l’intérieur même du cerveau.

Le cerveau humain comprend environ 100 millions de milliards de synapses avec, sur chacune, une centaine de récepteurs moléculaires. Les neurones sont hautement spécialisés et, pour savoir quels types de neurones sont impliqués dans tel ou tel comportement, il faut cibler directement les synapses qui les relient.

Jusqu’ici, les outils génétiques immobilisaient des récepteurs grâce à des anticorps, mais ces outils étaient peu spécifiques : tous les récepteurs de tous les types de neurones étaient alors concernés. De surcroît, ils ne permettaient pas de regarder la mobilité des récepteurs dans les tissus intacts du cerveau.

Synapse Crédit : AMANDINE WANERT / BSIP via AFP
Synapse Crédit : AMANDINE WANERT / BSIP via AFP

Schéma d'une synapse. Crédits : AMANDINE WANERT / BSIP via AFP

Depuis une vingtaine d’années, les neurobiologistes Daniel Choquet, directeur de recherche CNRS et Yann Humeau de l’Université de Bordeaux travaillent sur une nouvelle méthode pour visualiser cette mobilité des récepteurs synaptiques au sein du tissu nerveux afin de comprendre son importance pour certaines formes de mémoire. Le résultat de leur travail vient d’être publié dans la revue et d'être décortiqué dans un article de .

Des récepteurs étiquetés grâce au puissant outil CRISPR

Plusieurs innovations ont été nécessaires pour rendre ces outils spécifiques. Et en premier lieu, les ciseaux génétiques CRISPR, grâce auxquels on modifie à loisir les séquences ADN. "L’idée de ce nouvel outil est de cibler les récepteurs en leur rajoutant une petite étiquette : une séquence de quelques acides aminés, explique Daniel Choquet. Grâce à la technologie CRISPR, les souris génétiquement modifiées possèdent ces étiquettes sur tous leurs récepteurs". Ainsi, des neurones spécifiques peuvent être marqués.

Les résultats apportent une confirmation importante. "Cela a permis de confirmer mon hypothèse sur la mobilité des récepteurs établie il y a 20 ans in situ. Nous avons ainsi pu montrer que les récepteurs sont également mobiles dans les 'tranches' de cerveau", poursuit le neurobiologiste. Par ailleur[...]

Lire la suite sur sciencesetavenir.fr

A lire aussi