Bloqué trois mois dans un aéroport, il peut enfin rentrer chez lui

Derrière la vitre, l'avion (Illustration Getty Images)
Derrière la vitre, l'avion (Illustration Getty Images)

Folle histoire que celle de cet Estonien. Bloqué à l’aéroport de Manille, aux Philippines, pour cause de pandémie mondiale, il a eu besoin de trois mois pour enfin pouvoir regagner son pays.

Son compte Facebook comme une bouée de sauvetage. Le 3 juillet dernier, Roman Trofimov partage un message ressemblant étrangement au scénario d’un film avec Tom Hanks : “Je suis un Européen d'Estonie retenu à l'aéroport international de Manille depuis plus de 100 jours et j'ai besoin d'aide pour sortir d'ici” écrit Roman Trofimov. “Je suis arrivé à Manille le 20 mars et on m'a refusé l'entrée. La compagnie aérienne filiale d’AirAsia avec laquelle je voyageais a pris mon passeport et a arrêté ses opérations le jour même. Je ne suis pas autorisé à prendre l'avion, je ne connais pas les détails.” Vous avez bien lu : Le Terminal appliqué à la vie réelle.

Barres chocolatées et savon en dosettes uniques

Sauf que la vie sans filtre appliqué par Hollywood a quelque chose de moins poétique. Le quotidien de l’Estonien, loin de Catherine Zeta-Jones, est plutôt constitué de collations et maigres repas habituellement servis dans les avions, et ses nuits se passent dans un salon pour passagers étrangers bloqués dans le pays, après avoir commencé par dormir à même le sol, raconte le Manilla Times. "Je suis une personne handicapée, et ma santé se détériore à cause de la malnutrition, du manque de soleil et du manque d'air frais, raconte Roman Trofimov. Je n'ai pas d'autre choix que de rendre publique la situation"

De fait, sa situation se débloque à partir de ce post Facebook du 3 juillet dernier. Alors qu’il semblait coincé dans une faille spatio-temporelle depuis le 20 mars, l’Estonien va réussir à débloquer son dossier en médiatisant son incroyable histoire. Les relais, d’abord en Angleterre puis dans son pays, permettent d’alerter les autorités compétentes, et surtout les personnes ayant le pouvoir de faire avancer des dossiers compliqués.

Home sweet home

Et finalement, mardi, les autorités de l'aéroport international Ninoy-Aquino de Manille ont annoncé que Roman Trofimov allait pouvoir rentrer chez lui, à Tallinn, capitale de l’Estonie. D’une dernière photo prise dans l’avion, l’Estonien a remercié pour toute l’aide et le soutien reçu ces derniers jours, qui lui ont permis de ne pas perdre espoir et de regagner ses pénates.

Depuis, l’histoire de Roman Trofimov fait parler d’elle en Estonie. Sans doute va-t-il profiter de son moment de célébrité à la maison avant de recommencer à franchir les frontières...