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Blockchain, source de 12 milliards de dollars d'économies par an pour les BFI

par Anna Irrera et Jemima Kelly

NEW YORK/LONDRES (Reuters) - La technologie blockchain pourrait permettre aux grandes banques d'investissement de réduire leurs coûts d'infrastructures de huit à 12 milliards de dollars par an (7,5 à 9,5 milliards d'euros) d'ici 2025, selon le cabinet d'audit Accenture.

Conçue à l'origine pour promouvoir l'usage de la monnaie numérique bitcoin, cette technologie repose sur un registre en ligne de transactions, ou de toutes autres données, tenu par un réseau de serveurs et opérant sans la supervision d'une autorité de contrôle centrale.

Le rapport d'Accenture et de McLagan, une filiale du consultant Aon Hewitt, publié mardi repose sur l'analyse des coûts de huit des dix premières banques d'investissement mondiales et fournit l'une des rares estimations concrètes des économies susceptibles d'être dégagées par l'usage de la blockchain.

Des banques et autres établissements financiers sont très intéressés par ce procédé pour traiter certaines de leurs opérations administratives les plus lourdes comme la compensation et le règlement de transactions sur titres.

Certains en revanche sont sceptiques et n'y voient qu'un effet de mode.

David Treat, un responsable d'Accenture spécialisé dans la blockchain, observe lui que les investissements généreux consentis dans cette technologie n'ont rien d'étonnant "au vu des coûts énormes de réconciliation des comptes, une procédure qui concerne chaque aspect du secteur des marchés de capitaux".

La plus grande transparence et la meilleure qualité des données prêtées à cette technologie pourraient permettre aux huit banques analysées de réduire leurs coûts d'infrastructures de 30% en moyenne, suivant ce rapport.

Mais, poursuit-il, les avantages de cette nouvelle technologie seraient réduits à néant si la réglementation n'autorisait pas son déploiement à grande échelle.

"Après la crise du crédit de 2008, les régulateurs hésiteront sans doute à réduire sensiblement le rôle d'infrastructures de compensation et de règlement nouvellement créées et renforcées (...) sans être tout à fait certains que les réseaux blockchain représentent une alternative sûre et solide".

(Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Véronique Tison)