Blocage des négociations au Congo démocratique

Le chef de la délégation du M23 à Kampala, Rena Abandi. Les négociations entre le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) et la rébellion du M23, qui se déroulent en Ouganda, ont achoppé lundi sur la question d'une amnistie générale pour les commandants insurgés. /Photo prise le 15 octobre 2013/REUTERS/James Akena

KINSHASA (Reuters) - Les négociations entre le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) et la rébellion du M23, qui se déroulent en Ouganda, ont achoppé lundi sur la question d'une amnistie générale pour les commandants insurgés. Les parties en présence avaient laissé entendre au cours du week-end qu'un accord était proche, mais le gouvernement du président Joseph Kabila a finalement manifesté de nouveau son opposition à une telle amnistie et à une réintégration des chefs du M23 dans l'armée. "Il y a un désaccord total sur l'amnistie générale et inconditionnelle, proposée par le facilitateur ougandais, qui est drastiquement opposée à nos positions", a déclaré Lambert Mende, porte-parole du gouvernement. "Le M23 insiste désormais pour obtenir une amnistie inconditionnelle et la réintégration, pour laquelle ils avaient exprimé auparavant leur désintérêt total", a-t-il ajouté. Le groupe rebelle, dominé par l'ethnie des Tutsis, a lui accusé Kinshasa de chercher à relancer le conflit, entamé début 2012 par la création du M23, qui reproche à Joseph Kabila de ne pas avoir mis en oeuvre un accord de paix conclu en 2009 avec une précédente insurrection, soutenue par le Rwanda voisin. Des enquêteurs de l'Onu, qui a dépêché sur place une mission forte de 3.000 hommes, la Monusco, ont conclu que le Rwanda soutenait le M23, ce que dément Kigali. La Monusco a par ailleurs rapporté ce mois-ci que deux autres groupes armés étaient aussi menaçants que le M23 dans le Nord-Kivu, région située aux confins du Rwanda et de l'Ouganda, les Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) et les islamistes des Forces démocratiques alliées (ADF). Région accidentée, recouverte d'épaisses forêts et largement dépourvue de routes, l'est de la RDC continue de subir les conséquences du génocide de 800.000 Tutsis et Hutus modérés par des militaires et miliciens hutus en 1994 au Rwanda voisin. Pete Jones, Bertrand Boucey et Julien Dury pour le service français, édité par Gilles Trequesser