Yahoo Actualités "Pas blanc ou noir": Braun-Pivet défend la possibilité de construire une "majorité" sur la loi immigration
Malgré les sables mouvants qui entourent le projet de loi immigration, reporté à maintes reprises, le camp présidentiel s'emploie à convaincre. "Nous faisons tout pour trouver une majorité", dit Yaël Braun-Pivet, présidente de l'Assemblée nationale, ce mercredi sur BFMTV-RMC.
Pour l'instant, les comptes n'y sont pas. Les députés du parti Les Républicains, dont le soutien est espéré, sont vent debout contre la mesure revenant à créer un titre de séjour pour les métiers en tension. Au sein de la majorité - qui n'est que relative à l'Assemblée nationale - l'aile gauche soutient ardemment cette disposition et en fait une condition de son soutien. La droite, elle, menace de déposer une motion de censure. Résultat: un casse-tête pour le gouvernement, qui n'est toujours pas résolu.
Chacun campe sur ses positions, alors que le texte doit arriver au Sénat début novembre. Le titre de séjour pour les métiers en tension, "j'y suis favorable", maintient Yaël Braun-Pivet ce mercredi. Pas de tentation donc d'abandonner cette mesure, ou du moins de passer par la voie réglementaire, comme cela a pu être évoqué parfois?
"Les majorités elles se construisent"
Cela "correspond à nos valeurs", défend la députée des Yvelines, faisant remarquer que son parti, prône, "depuis 2017, la valeur travail". "Ce sont des gens qui travaillent sur notre territoire, qui sont insérés, et dont nous avons besoin", poursuit-elle, avant d'ajouter: "Permettre à ces personnes de continuer à exercer leur emploi dans des conditions régulières me paraît être une bonne chose."
Mais comment convaincre la droite alors? Yaël Braun-Pivet temporise et vante les vertus du débat parlementaire. "Vous savez les majorités elles se construisent, ce n’est pas à prendre ou à laisser, ce n’est pas blanc ou noir", explique la patronne du Palais Bourbon, en dépit de la position très claire de LR sur le sujet. Pour autant, l'élue n'en démord pas:
"On ne peut pas dire que nous n’avons pas de majorité avant même d’avoir débattu ou d’avoir essayé", affirme-t-elle. "Notre responsabilité, en tant que force de la majorité, c’est d’essayer de rassembler."
Et si son camp n'y parvenait pas, l'exécutif devrait-il recourir à l'article 49.3 pour faire adopter le texte sans vote des députés? "La question aujourd'hui ne se pose pas", esquive Yaël Braun-Pivet dans un premier temps, avant de défendre cette éventualité: "S’il fallait en passer par là, alors ça ne doit pas être impossible parce que le 49.3 est juste un outil constitutionnel". "Mais je ne me place pas aujourd'hui dans cette posture-là", assure-t-elle dans la foulée.
