Blair s'en prend au projet de référendum de Cameron sur l'UE

Pour l'ex-Premier ministre travailliste Tony Blair, le projet de référendum que David Cameron compte organiser sur l'appartenance à l'Union européenne s'il est réélu le 7 mai plongerait le Royaume-Uni dans une intense période d'instabilité pour l'activité économique. /Photo prise le 13 mars 2015/REUTERS/Stefan Wermuth

LONDRES (Reuters) - Le projet de référendum que David Cameron compte organiser sur l'appartenance à l'Union européenne s'il est réélu le 7 mai plongerait le Royaume-Uni dans une intense période d'instabilité pour l'activité économique, a estimé mardi l'ancien Premier ministre travailliste Tony Blair. Le chef du gouvernement, dont les Tories sont au coude à coude avec l'opposition travailliste dans la plupart des sondages en vue des élections législatives du 7 mai, a promis de renégocier les liens entre la Grande-Bretagne et Bruxelles, puis d'organiser un référendum au plus tard à la fin 2017. Dans un discours de campagne prononcé mardi, Tony Blair, qui occupa le 10, Downing Street, de 1997 à 2007, a estimé que les difficultés à attendre lors des renégociations étaient sous-estimées. "Pensez au chaos engendré par la possibilité, sans parler de la réalité, d'un retrait de la Grande-Bretagne de l'UE", a dit Tony Blair, 61 ans. "Des emplois qui sont stables sont soudainement fragilisés; des décisions sur les investissements sont retardées ou annulées; l'économie britannique s'acheminant vers un horizon imprévisible", a-t-il ajouté. Car si le Royaume-Uni décide de quitter l'UE, le monde des affaires sera confronté à sa plus forte période d'incertitude depuis la Seconde Guerre mondiale, ajoute-t-il. "Il y aurait une grande incertitude à l'approche du référendum, mais si celui-ci devait se solder par une sortie (de l'UE), le pays entrerait dans sa plus forte période d'anxiété économique(...)depuis la dernière guerre", a continué Tony Blair. En réplique aux propos de Blair, le ministre conservateur des Finances George Osborne a exclu que le référendum dissuade les investisseurs d'agir. "Il (Blair) nous rend un grand service aujourd'hui en rappelant le fait que si vous votez conservateur, vous aurez un référendum sur l'appartenance de la Grande-Bretagne à l'Union européenne", a dit le chancelier de l'Echiquier lors d'une conférence de presse. (Kylie MacLellan; Eric Faye pour le service français)