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« Black Panther : Wakanda Forever » dans le viseur du ministre des Armées

Le ministre des Armées Sebastien Lecornu photographié à l’Hôtel de Brienne le 31 janvier (Photo by JULIE SEBADELHA / various sources / AFP)
JULIE SEBADELHA / AFP Le ministre des Armées Sebastien Lecornu photographié à l’Hôtel de Brienne le 31 janvier (Photo by JULIE SEBADELHA / various sources / AFP)

POLITIQUE - Le ministre des Armées charge sabre au clair. Ce dimanche 11 février, Sébastien Lecornu a exprimé sa colère, réagissant à un passage du blockbuster Black Panther : Wakanda Forever, sorti le 9 novembre dernier au cinéma. Un film dont une séquence en particulier a été diffusée et analysée sur Twitter par un journaliste.

Ce dernier remarque que « les mauvais mercenaires français qui opèrent au Mali sont habillés comme des soldats de l’opération Barkhane ». Ce qui se marie à merveille avec la propagande russe à l’œuvre dans la région, comme le font remarquer des spécialistes.

De quoi provoquer l’ire du ministre, à la découverte de ce passage. « Je condamne fermement cette représentation mensongère et trompeuse de nos forces armées. Je pense et rends hommage aux 58 soldats français qui sont morts en défendant le Mali à sa demande face aux groupes terroristes islamistes », a donc réagi Sébastien Lecornu ce dimanche.

Mais de quoi parle-t-on ? Au moment de la sortie de Black Panther : Wakanda Forever, plusieurs publications ont évoqué le traitement très particulier que cette fiction accorde à la France dans son rapport aux pays africains.

Dans une analyse publiée par le site The Conversation, Émilie Guitard, chargée de recherche en anthropologie au CNRS, se disait frappée « par la virulence de la charge du film contre la France », évoquant notamment le passage dénoncé par le ministre.

« Elle est particulièrement évidente dans la scène se jouant entre une base avancée du Wakanda au Mali, attaquée par des mercenaires français à la recherche de vibranium, et l’Assemblée de l’ONU à New York, où la reine Ramonda expose publiquement l’hypocrisie de la diplomatie française. Mais elle transpire aussi dans plusieurs ’clins d’œil’ à l’histoire des luttes contre l’esclavage dans les colonies françaises et pour l’indépendance en Afrique francophone », détaillait la chercheuse.

Elle s’interrogeait par ailleurs « sur la réception de cet aspect du film selon où il est visionné, à l’heure où le sentiment anti-français grandit dans nombre de pays africains francophones, dont certains dirigeants entretiennent encore des liens ambigus avec l’ancienne puissance coloniale au détriment de leurs citoyennes et citoyens ».

Si ce narratif, qui appartient aux auteurs du film, n’avait pas fait l’objet de commentaires officiels jusque-là, le fait que ces « mercenaires » français soient représentés sous le même uniforme que les troupes régulières ayant opéré sur place a donc conduit le ministre à dénoncer cette représentation.

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