"Ce sont des black bourges": Darmanin cible les "enfants de bonne famille" qui cassent lors des manifestations

Des enseignes de fast food attaqués, des forces de l'ordre caillassées, des feux de poubelles qui dégénèrent... De fortes tensions ont lieu ce jeudi entre des manifestants radicaux et les forces de l’ordre à Paris, en marge des mobilisations organisées par les syndicats contre la réforme des retraites.

"Il y avait la quasi intégralité des manifestants qui est venu pacifiquement. Et puis il y avait dans un cortège de tête 1000 à 1500 casseurs. Ce sont des black blocs, je dirai même des black bourges", a avancé le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin sur CNews ce vendredi.

Une présence récente dans les cortèges

Les black blocs désignent "un cortège de militants révolutionnaires habillés en noir susceptibles de recourir à l'action directe", expliquait en décembre 2020 le politologue François Dupuis-Deri après du journal Les Échos.

Très concrètement, les individus qui forment le black bloc infiltrent le cortège en ordre dispersé, revêtent des habits noirs, se masquent le visage puis se réunissent pour "une sorte d'énorme drapeau noir, tissé d'êtres humains", avec le but de ressembler à "un bloc noir" anonyme, avance encore le chercheur, spécialiste de l'extrême gauche.

Peu présents au début des manifestations en janvier, leur apparition se fait de plus en plus forte depuis le recours au 49.3 et le rejet de peu d'une motion de censure pour renverser Élisabeth Borne.

"Ce sont parfois des enfants de bonne famille qui font ça, qui se griment en noir, et qui vont attaquer. Il y a des Burger King, des McDonalds, une bijouterie (...). Ils attaquent au cocktail Molotov, aux pavés, à la barre de fer, des policiers", a encore jugé le locataire de la place Beauvau.

"Pas de portrait-robot"

Il reste cependant difficile de dresser un portrait type des black blocs. "Initialement, en 1980, c'étaient des gens assez éduqués", décrypte la chercheuse Myriam Benraad auprès de Ouest-France.

"Mais aujourd'hui en France, c'est plutôt la gauche radicale, même s'il n'est pas si simple de déterminer leur provenance", juge encore cette politologue. On peut donc compter dans leurs rangs des anarchistes, des marxistes-léninistes, des écologistes radicaux...

La neuvième journée de mobilisation intersyndicale contre la réforme des retraites ce jeudi a rassemblé plus de Français que le précédent appel à la grève et à la manifestation. Des records ont même été battus dans certaines villes, comme à Paris ou Strasbourg. L'intersyndicale appelle à une nouvelle journée de grève le 28 mars.

Article original publié sur BFMTV.com