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Birmanie: Les enquêteurs de l'Onu demandent six mois de plus

Marzuki Darusman, le chef de la commission de l'Onu chargée d'enquêter sur les violences commises en Birmanie, où l'armée est soupçonnée d'exactions à l'encontre des musulmans rohingya, a demandé mardi davantage de temps pour accomplir sa mission. /Photo prise le 19 septembre 2017/REUTERS/Denis Balibouse

GENEVE (Reuters) - Le chef de la commission de l'Onu chargée d'enquêter sur les violences commises en Birmanie, où l'armée est soupçonnée d'exactions à l'encontre des musulmans rohingya, a demandé mardi davantage de temps pour accomplir sa mission. Marzuki Darusman, qui s'exprimait devant le Conseil des droits de l'homme des Nations unies, n'a toujours pas été autorisé à se rendre sur place mais s'est dit optimiste. Son équipe a entamé ses investigations en août. Le 25 du même mois, des rebelles rohingya se sont attaqués à une trentaine de commissariats de police de l'Etat d'Arakan, ce qui a donné lieu à une violente riposte de l'armée. Depuis, 410.000 membres de cette minorité ont trouvé refuge au Bangladesh. Le gouvernement birman réfute le terme de nettoyage ethnique, employé notamment par le secrétaire général de l'Onu, Antonio Guterres. La mission de Marzuki Darusman doit s'achever en mars 2018, ce qui lui laisse un délai selon lui "tout à fait insuffisant". Il a réclamé mardi six mois supplémentaires. "Maintenant que nous faisons face à une aggravation de la situation dans l'Etat d'Arakan, qui accroît notre charge de travail de façon exponentielle, nous sommes profondément inquiets quant à notre capacité à vérifier les faits et à rédiger un rapport de la portée et de la qualité qu'on attend de nous en mars", a-t-il déclaré. Le diplomate s'est dit convaincu d'obtenir rapidement le feu vert des autorités pour se rendre sur place, après le discours prononcé mardi par la dirigeante birmane Aung San Suu Kyi. Il en a retenu deux points importants : "Premièrement, le gouvernement a formellement accepté d'accueillir n'importe quand ceux qui reviennent. Deuxièmement, le gouvernement est prêt à se soumettre à une enquête de la communauté internationale. Ces deux points sont de bon augure", s'est-il félicité. (Tom Miles, Jean-Philippe Lefief pour le service français, édité par Gilles Trequesser)