En Birmanie, aucune nouvelle des étudiants emprisonnés

Des étudiants emmenés par la police après la brutale répression de leur manifestation, à Letpadan, le 10 mars.

L'arrestation brutale de 120 manifestants, mardi, n'en finit pas de rappeler les méthodes de la junte.

Plus de 200 étudiants birmans étaient encerclés depuis une semaine par les forces de l’ordre dans un monastère de Letpadan, à 140 kilomètres au nord de l’ex-capitale birmane, Rangoun. La police antiémeute est passée à l’acte mardi, dispersant violemment les manifestants, et faisant 127 prisonniers, dont 65 étudiants, et de nombreux habitants des alentours. Mercredi, leurs familles s’inquiétaient de ne toujours pas avoir de leurs nouvelles, et n’avaient pas pu voir les blessés.

L’Union européenne et les Etats-Unis, entre autres, ont condamné la violence de cette répression. Depuis novembre, les étudiants birmans sont mobilisés contre le projet de loi sur l’éducation, réclamant une autonomie accrue des universités, la levée de l’interdiction des syndicats et la possibilité d’étudier dans la langue des ethnies. En janvier, les étudiants avaient entrepris une marche de 600 kilomètres entre Mandalay et Rangoun pour une tournée des campus, avant d’être stoppés par les forces de l’ordre à Letpadan début mars.

Les étudiants ont toujours été le fer de lance de l’opposition contre la junte qui a régné d’une main de fer durant soixante ans. Même si leur influence n’est plus aussi forte, ils sont toujours soutenus par la population. Des moines et des habitants s’étaient d’ailleurs joints aux dernières manifestations et grèves de la faim. A quelques mois des élections législatives, les images d’étudiants tabassés et emmenés en camion ont rappelé les pires heures de la dictature, sabordée par la junte en 2011.

Le gouvernement, qui a justifié son intervention par la tentative de passage en force des étudiants et l’illégalité de leur mouvement, a seulement précisé que 16 policiers et huit manifestants avaient été blessés.

Des images de la dispersion de la manifestation, le 10 mars, diffusées par la chaîne Democratic Voice of Burma, basée à Oslo.



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