Biodiversité : quelles sont les espèces qui menacent l’environnement ?

Un rapport de l’IPBES alerte sur le “rôle majeur” que jouent les espèces invasives dans 60% des extinctions d’espèces d’animaux et de végétaux dans le monde.

Une image aérienne de Brignogan, près de Brest, considéré comme un site idéal pour la biodiversité (crédit : getty image)
Une image aérienne de Brignogan, près de Brest, considéré comme un site idéal pour la biodiversité (crédit : getty image)

Certaines espèces présentent un risque pour la biodiversité mondiale. Accrochées à la coque d’un bâteau ou cachées dans la soute d’un avion, les espèces dites "exotiques" voyagent sur des milliers de kilomètres. Mais ces colonies ne sont pas neutres sur l’environnement. L’IPBES, une plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques, sous l’égide de l’ONU, a tiré la sonnette d'alarme.

Quelque 86 chercheurs venant d’une cinquantaine de pays ont passé au crible plus de 13 000 études scientifiques pendant plus de quatre ans. D’après leur étude (en anglais), plus de 37 000 espèces ont été déplacées à cause des activités humaines, volontairement ou non. Un nombre en constante augmentation. Parmi elles, 3500 sont caractérisées de très invasives, c’est-à-dire qu’elles constituent l’un des "facteurs directs de perte de biodiversité à l’échelle mondiale".

Les 10 espèces invasives les plus répandues

Par leur simple présence, les espèces invasives peuvent modifier les écosystèmes, comme les caractéristiques des sols, ou devenir un nouveau prédateur pour une espèce établie. Au total, elles ont joué un rôle dans 60% des extinctions d’espèces d’animaux et de végétaux à l’échelle mondiale et ont été la cause unique de 16% des disparitions. Voici les 10 espèces exotiques envahissantes les plus répandues dans le monde.

La jacinthe d’eau (Pontederia crassipes), présente dans 74 régions

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Cette plante d’eau douce, originaire du bassin de l’Amazone, a été exportée à travers le monde comme plante d’ornement. "Elle a rapidement envahi les plans d’eau douce et rivières tropicales", précise un rapport de l’Office français de la biodiversité. Elle empêche les espèces aquatiques de bénéficier de la lumière qui en ont besoin et provoque des concentrations d’azote et de phosphore en se décomposant.

Le lantanier (Lantana camara), présent dans 69 régions

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Cette espèce d’arbuste est originaire d’Amérique centrale et latine. Comme pour la jacinthe, c'est une plante d’ornement qui a été introduite dans les jardins botaniques.

Le rat noir (Rattus rattus), présent dans 60 régions

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Ce rongeur est extrêmement difficile à éradiquer une fois installé. Il se nourrit aussi bien d’animaux que de végétaux. À lui seul, le rat noir est responsable de l’effondrement de deux espèces de rongeurs dans les îles Galapagos. Il a également bouleversé la biodiversité des îles de Polynésie française, en mangeant les œufs d’oiseaux et de tortues.

Le faux mimosa (Leucaena leucocephala), présent dans 55 régions

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Ce petit arbre tropical, à la croissance rapide, peut rapidement devenir envahissant. En plus d’être résistant, il fixe l’azote au sol et peut modifier l’écosystème.

La souris grise (Mus musculus), présente dans 49 régions

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Omnivore, la souris s'habitue à beaucoup d'environnements.

Le rat surmulot (Rattus norvegicus), présent dans 48 régions

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Cette espèce est également capable de s'adapter dans de nombreux endroits.

Le ricin commun (Ricinus communis), présent dans 47 régions

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Cette plante résistante peut grandir très vite. Elle est utilisée comme une plante d’ornement.

L'ailante glanduleux (Ailanthus altissima) présente dans 46 régions

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Originaire de Chine, cet arbre a été introduit en Europe au 18ème siècle. Il a la capacité de se reproduire très vite.

Le robinier faux-acacia (Robinia pseudoacacia), présent dans 45 régions

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Cet arbre, originaire d’Amérique du Nord, se reproduit facilement, notamment dans les forêts françaises où il a remplacé le châtaignier dans certaines régions. Il est aussi très résistant.

L'herbe du Laos (Chromolaena odorata), présent dans 43 régions

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L’espèce, qui grandit vite, est également très envahissante.

"La prévention est absolument la meilleure option, la plus rentable mais l’éradication, le confinement et le contrôle sont également efficaces dans des contextes spécifiques"

Le rapport, adopté à l’unanimité par les 143 membres de l’IPBES, a pour objectif de susciter une prise de conscience. Aucune région du globe n’est épargnée. "La grave menace mondiale que représentent les espèces exotiques envahissantes est sous-appréciée, sous-estimée et souvent méconnue", note l’IPBES, notamment par rapport aux autres causes de l’effondrement de la biodiversité comme la pollution, la surexploitation ou le changement climatique.

Les experts préconisent d’agir en amont pour limiter la prolifération des espèces invasives. "La prévention est absolument la meilleure option, la plus rentable mais l’éradication, le confinement et le contrôle sont également efficaces dans des contextes spécifiques", détaille les experts dans un communiqué. L’éradication des espèces invasives pourrait aussi contribuer à atténuer les effets délétères du changement climatique.

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