Biodiversité : la pollution de l'air perturbe la vie sexuelle des insectes

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Tobias Roth / Unsplash

Nous le savons, la biodiversité est en danger. Une grande partie des insectes (65 % à 80 % selon les études) ont disparu en 20 à 30 ans à cause de l'activité humaine et de la pollution qu'elle génère. C'est le cas en particulier pour les pollinisateurs - comme les abeilles, piliers de nos écosystèmes et de notre agriculture - sérieusement menacés. Mais les autres insectes, moins étudiés, qui ont un autre rôle au sein de la chaîne alimentaire, seraient aussi victimes de la pollution, notamment de l'air.

Des scientifiques ont étudié le comportement de mouches dans une atmosphère polluée à l'ozone, un polluant qui provient des activités industrielles et gaz d'échappement. Leurs résultats, publiés mardi 14 mars dans Nature Communications, sont préoccupants. Ce polluant, même à une dose modérée dans l'air, sème la pagaille dans la reproduction de ces mouches, à tel point qu'elles ne parviennent plus à distinguer les mâles des femelles.

Cette confusion sexuelle est causée par la dégradation des perceptions olfactives des insectes. L'ozone affecte les phéromones, ces substances chimiques odorantes à l'origine de réactions sexuelles ou sociales inconscientes, que les insectes perçoivent.

Lors d'expériences menées avec des niveaux d'ozone typiques des grandes villes, des drosophiles (petits moucherons) mâles se sont retrouvé privés de tout sex-appeal aux yeux des femelles, qui ne sont plus incitées à s'accoupler. Les mâles aussi sont sexuellement dans le brouillard, et poursuivent leurs (...)

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