Binker & Moses, bouffées de jazz en expansion

Binker & Moses crédit : Andy Earl Libre de droits

Révélé début mars à Banlieues bleues, le duo sax-batterie, fleuron de la nouvelle scène britannique, est l’invité du festival London Jazz Calling, à la Maroquinerie.

Ce fut un choc que ce concert en ouverture de Banlieues bleues, le 3 mars à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis). Pour une première en France, le saxophoniste Binker Golding et le batteur Moses Boyd allaient occuper la scène de l’Espace 1789 comme s’ils étaient cent. Juste à deux, un show sidérant une heure durant, sans jamais marquer de pause pour les applause de rigueur. «Notre musique est assez intense et exige un engagement total. Il ne faut pas briser le flux qui se joue entre nous et le public, l’expérience n’en est que plus intense», insiste Moses. «C’est sans doute l’une de nos meilleures performances ensemble. Plus qu’à nous, cela tient à qualité d’écoute de l’auditoire, qui était particulièrement réactif», poursuit Binker. A eux deux, ils totalisent bien moins que l’âge du batteur qui leur a succédé ce soir-là sur scène : le septuagénaire Tony Allen, un maître pour l’un comme l’autre.

Binker & Moses, un nom qui sonne comme un seul homme ; en fait, une paire d’experts, comme les plus grands. Coltrane et Elvin Jones, Dewey Redman et Ed Blackwell, Sonny Rollins et Philly Joe Jones : le format a laissé quelques empreintes de géants, dont ils reconnaissent l’influence. Les deux natifs de Londres (1986 pour le premier, 1991 pour le second) connaissent à l’évidence leurs classiques : les ténors du sax (de Joe Henderson à Michael Brecker, sans omettre Ornette), mais aussi les compositeurs de la musique contemporaine (de Ligeti à Eric Wubbels) pour le saxophoniste ; les maîtres des balais et baguettes (de Max Roach à Roy Haynes), mais encore les esthètes de la street culture (Madlib, Tupac, Sly, etc.) pour celui aux fûts. Tous deux ont grandi dans le bouillon de cultures du Londres des années pré-Brexit.

Très présents dans les bars et clubs outre-Manche, ils ont accompagné cette vague jazz qui déferle (...)

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