Le bilan de la répression en Iran atteindrait 1.500 morts

LE BILAN DE LA RÉPRESSION EN IRAN ATTEINDRAIT 1.500 MORTS

(Reuters) - Environ 1.500 personnes sont mortes durant les manifestations qui ont secoué l'Iran au mois de novembre, ont déclaré à Reuters trois responsables du ministère iranien de l'Intérieur.

Parmi elles figurent au moins 17 adolescents et 400 femmes, ainsi que des membres des forces de sécurité, selon ces sources.

Ce bilan excède largement les chiffres avancés jusqu'ici par les organisations de défense des droits de l'homme et les Etats-Unis.

Dans un rapport publié le 16 décembre, Amnesty International a estimé à au moins 304 le nombre de décès durant la vague de contestation qui a débuté le 15 novembre et duré un peu moins de deux semaines. Le département d'Etat américain évoque des centaines de morts et dit avoir vu des informations selon lesquelles le bilan pourrait dépasser les 1.000 morts.

Les nouveaux chiffres fournis à Reuters proviennent, selon deux des responsables interrogés, d'informations recueillies auprès des forces de sécurité, des morgues et des hôpitaux.

Dans un communiqué, un porte-parole du Conseil national suprême de sécurité nationale a qualifié le bilan de "fausse information", selon l'agence de presse Tasnim.

Les manifestations ont été déclenchées par une hausse surprise du prix de l'essence avant de se transformer en manifestations contre le régime.

Dès le 17 novembre, la contestation a gagné la capitale, Téhéran, où les habitants ont réclamé la fin de la république islamique et le départ de ses dirigeants.

Des portraits du guide suprême de la révolution islamique, l'ayatollah Ali Khamenei, ont été brûlés, selon des vidéos postées sur les réseaux sociaux et des témoins oculaires.

Le soir du 17 novembre, une réunion a eu lieu dans la résidence officielle du guide, dans le centre de Téhéran, en présence du président Hassan Rohani, de hauts responsables de la sécurité et de membres du gouvernement.

Lors de la réunion, selon trois sources proches de l'entourage d'Ali Khamenei et un quatrième responsable, le guide suprême a manifesté son impatience face aux manifestations.

"La République islamique est en danger. Faites tout ce qu'il faut pour y mettre fin. Je vous en donne l'ordre", a déclaré l'ayatollah Khamenei, selon l'une des sources.

"Notre imam ne répond qu'à Dieu. Il prend soin du peuple et de la Révolution. Il a été très ferme et déclaré qu'il fallait écraser les émeutiers", a déclaré l'une des sources.

(Rédaction de Reuters, édité par Jean-Stéphane Brosse)