Bientôt des bébés conçus en laboratoire ?
Des scientifiques japonais assurent qu'il sera possible, d'ici 5 ans, de faire grandir des bébés exclusivement en laboratoire.
Le scénario semble digne des meilleurs films de science-fiction mais ce sera peut-être bientôt une réalité. Le Daily Mail rapporte que des chercheurs japonais travaillent à mettre au point des ovules et du sperme humain en laboratoire, il serait ensuite possible qu'ils se développent dans un utérus artificiel. Ce procédé s'appelle la gamétogenèse in vitro (IVG), cette procédure permet d'obtenir artificiellement des gamètes fonctionnels (des spermatozoïdes et des ovules). Le professeur Katsuhiko Hayashi assure avoir compris le procédé chez la souris, il prédit que cela sera possible chez l'Homme d'ici cinq ans.
Interrogé par le site internet Freethink, le professeur Greely estime lui que "les chercheurs auront encore besoin de cinq à dix ans pour parvenir à une preuve de concept fiable. Après cela, ils auront besoin d'au moins une ou deux décennies pour les tests de sécurité. Bien que 40 ans puissent sembler être une éternité, il reste encore beaucoup à comprendre avant de pouvoir ajouter de manière sûre, éthique et responsable la gamétogenèse in vitro à notre liste d'options de traitement de la fertilité".
Un taux de succès à 1,1 %
Récemment, l'équipe du Dr Hayashi a révélé avoir créé des souris avec deux pères biologiques. Pour cela, ils ont prélevé des cellules de peau avant de les transformer en cellules souches pluripotentes, c'est-à-dire capables de se transformer en n'importe quel autre type de cellules. "Lorsqu’on cultive des cellules souches de souris, il y a entre 1 à 3 % des chromosomes XY qui perdent leur Y. Quand c’est le cas, c’est accidentel. Ici les chercheurs ont poussé le système encore plus loin. Ils ont bricolé le chromosome X solitaire pour en avoir deux", explique Yann Herault, chercheur du CNRS à l’Institut de génétique et de biologie moléculaire et cellulaire (IGBMC), cité par Le Parisien.
Les ovules matures ont ensuite été fécondés et implantés dans une souris de substitution. Au total, six souriceaux ont vu le jour sur 630 embryons transférés soit un taux de succès à 1,1 %. "À l’échelle humaine, cela n’est pas possible. Si on réimplante 630 embryons dans des mères porteuses, on aurait à la rigueur besoin de 315 femmes, chacune avec deux embryons. Et même avec ce nombre important de femme enceinte, si les statistiques de l’espèce humaine sont les mêmes que chez la souris, seuls sept enfants naîtraient au bout de neuf mois ?", nuance le scientifique.
VIDÉO - Carnet de Santé - Dr Christian Recchia : Chaque année, cette maladie cause 70 000 morts, notamment chez les enfants"