Biden n’épargne pas Trump et alerte sur « l’oligarchie qui prend forme » dans son dernier discours de président
ÉTATS-UNIS - À cinq jours de quitter définitivement la Maison Blanche, Joe Biden lâche les chevaux. Dans son ultime discours prononcé en tant que président dans le bureau ovale, le démocrate s’en est pris vivement à son successeur Donald Trump ce mercredi 15 janvier, mettant notamment en garde contre « une oligarchie qui prend forme ». Il n’a cependant jamais cité le nom du républicain.
Cyril Hanouna reçu par Elon Musk et Donald Trump à Mar-a-Lago ? Ce que l’on sait
Joe Biden a commencé son allocution en faisant une longue métaphore sur la démocratie américaine et la statue de la Liberté : « L’idée de l’Amérique n’a pas été construite par une seule, mais par plusieurs d’origines diverses et venants du monde entier. Mais comme l’Amérique, la statue de la Liberté ne reste pas immobile. (...) Elle bouge d’avant en arrière pour résister à la fureur des tempêtes, pour résister à l’épreuve du temps. »
Ce premier paragraphe pose les jalons d’une offensive contre Donald Trump, le milliardaire promettant d’être extrêmement ferme sur l’immigration et menaçant la démocratie américaine par son exercice du pouvoir. Le peuple américain aura-t-il « le courage de résister » ou va-t-il « se rendre ? », s’interroge l’octogénaire.
« Complexe techno-industriel »
Il tacle alors l’« oligarchie qui prend forme » en Amérique et la « concentration dangereuse des pouvoirs dans les mains d’une poignée de personnes ultra-riches », dont Donald Trump mais aussi ses proches comme Elon Musk, homme le plus riche du monde qui a financé la campagne du républicain et a obtenu un poste dans son administration.
Biden: Today, an oligarchy is taking shape in America of extreme wealth, power and influence that literally threatens our entire democracy, our basic rights and freedoms, and a fair shot for everyone to get ahead. pic.twitter.com/MQuV1jsa54
— Acyn (@Acyn) January 16, 2025
Citant son prédécesseur Dwight D. Eisenhower (1953-1961) qui avait alerté dans son discours d’adieu sur les risques du « complexe militaro-industriel » et « la potentielle montée désastreuse d’un pouvoir qui n’est pas à sa place », Joe Biden a mis à son tour en garde face à « la montée potentielle d’un complexe tech-industriel qui peut poser de vrais dangers à notre pays ».
Le démocrate précise ensuite sa pensée. Il évoque notamment « l’avalanche de désinformation » sous laquelle les Américains sont « ensevelis » qui risque de conduire à un « abus de pouvoir ». Il déplore également les « réseaux sociaux qui renoncent au fact checking » comme Facebook, et les « mensonges » qui ne servent que les intérêts « du pouvoir et du profit ».
Biden plaide pour une presse et une justice indépendantes
Se plaçant en opposant direct à Donald Trump qui ne cesse de critiquer la justice « partiale » et les médias « corrompus » à la solde de Washington, Joe Biden insiste aussi sur l’importance de conserver un système judiciaire indépendant et « une presse libre ». Sur l’environnement, Joe Biden s’inquiète des « forces puissantes » qui veulent remettre en cause la protection de l’environnement alors que le magnat de l’immobilier est ouvertement climatosceptique.
Dans un dernier tacle à Donald Trump, il propose d’« amender la constitution pour préciser qu’aucun président, aucun président n’est à l’abri des crimes qu’il commet pendant son mandat ». Le milliardaire a échappé à toutes les affaires fédérales dans lesquelles il était visé depuis son élection, des documents classifiés retrouvés dans sa propriété de Mar-a-Lago en Floride à son implication dans la tentative de renverser les résultats de l’élection présidentielle de 2020.
Joe Biden, qui en profite aussi pour défendre son bilan économique, remercier sa vice-présidente Kamala Harris, et déclarer son amour à sa femme Jill, souhaite enfin « du succès à l’administration qui arrive ». Une phrase comme un ultime coup à Donald Trump, qui affirme que la transition n’est pas pacifique... alors qu’il a lui-même refusé de reconnaître les résultats de 2020 ce qui a donné lieu à l’assaut du Capitole par ses partisans.
Biden: I wish the incoming administration's success because I want America to succeed. That's why I've upheld my duty to ensure a peaceful and orderly transition of power pic.twitter.com/cF3Czc6TRF
— Acyn (@Acyn) January 16, 2025
C’est néanmoins sur une note d’espoir et d’optimisme pour le peuple américain que Joe Biden termine cette allocution d’une quinzaine de minutes, qui sonne aussi la fin de plus de 50 ans de carrière politique : « Puissiez-vous tous être les gardiens de la flamme, puissiez-vous garder la foi. J’aime l’Amérique. Vous l’aimez aussi. »
À voir aussi sur Le HuffPost :
Donald Trump a échappé à une lourde condamnation grâce à sa réélection
Cessez-le-feu à Gaza : ce que contient l’accord entre Israël et le Hamas