En Biélorussie, la répression des manifestants s'accentue

"Les manifestants n'ont aucune ­morale, ce sont des criminels ­cyniques motivés par l'argent." Ainsi s'exprimait samedi Nikolaï Karpenkov, le chef du Gubopik, l'organe de lutte contre le crime organisé et la corruption. Ou comment justifier que ses troupes soient désormais "préparées à utiliser humainement des armes à feu" contre les manifestants. Serait-ce le signe que la patience du président Loukachenko est en train de s'épuiser? Il est vrai que, après plus de deux mois de contestation des résultats de l'élection présidentielle, la mobilisation ne faiblit pas, avec toujours 100.000 personnes dans les rues de Minsk chaque dimanche – un chiffre stable, peu importe la violence des répressions ou la météo.

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Une mobilisation diversifiée

La mobilisation s'est toutefois diversifiée. La très longue avenue de l'Indépendance, qui traverse la capitale, n'est plus l'épicentre de la contestation. Concerts, conférences, rassemblements entre voisins se sont multipliés dans tous les quartiers. Rien que cette semaine, les retraités, les femmes, les mères de famille, les étudiants, les personnes handicapées ont manifesté à Minsk. Toujours pacifiquement. Leurs revendications sont les mêmes : la démission de Loukachenko et la libération des prisonniers politiques.

Svetlana Tikhanovskaïa, la cheffe de file de l'opposition, sait qu'elle joue contre la montre. Plus de 14.000 personn...


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