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Biélorussie: l'Union européenne ne reconnaît pas les résultats de l'élection

Alexandre Loukachenko, le 16 août 2020 - Siarhei LESKIEC / AFP
Alexandre Loukachenko, le 16 août 2020 - Siarhei LESKIEC / AFP

Dix jours après les polémiques élections présidentielles organisées en Biélorussie, l'Europe prend position. Comme l'a déclaré ce mercredi la chancelière allemande Angela Merkel, qui occupe actuellement la présidence tournante du Conseil européen, en compagnie du président dudit conseil Charles Michel, l'UE ne reconnaît pas le résultat du scrutin qui donnait Alexandre Loukachenko vainqueur avec plus de 80% des voix.

Affirmant que l'Union était aux côtés du peuple de ce pays, Charles Michel a ajouté que l'UE allait "bientôt" imposer des sanctions sur un nombre "substantiel" de responsables du régime du dirigeant biélorusse, en poste depuis le début des années 1990 et la chute du bloc soviétique.

"Nous soutenons fermement le droit du peuple biélorusse à déterminer son propre destin", a insisté Charles Michel, affirmant l'unité des 27 sur le sujet après leur réunion par visioconférence.

"Nous soutenons le peuple biélorusse"

La chancelière Merkel a souligné que les Biélorusses devaient "trouver leur propre voie", avant d'appeler à un dialogue national incluant Alexandre Loukachenko.

"Les gens en Biélorussie savent ce qu'ils veulent (...) C'est pourquoi nous voulons une voie indépendante pour le Bélarus où les conditions politiques sont décidées par le pays lui-même" de manière "pacifique et par le dialogue", a-t-elle ajouté.

Elle a par ailleurs révélé que Loukachenko n'avait pas souhaité s'entretenir avec elle au téléphone.

Interrogée sur la question de savoir si l'UE prônait une nouvelle élection, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a répondu que c'était la population elle-même qui demandait un nouveau scrutin "libre et équitable".

"Nous soutenons le peuple biélorusse pour qu'il choisisse le chemin qu'il veut suivre", a-t-elle ajouté.

"Processus de démocratisation"

De son côté le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki a déclaré à l'issue du sommet de l'UE qu'une nouvelle élection présidentielle devait avoir lieu, estimant que celle du 9 août "ne pouvait pas être considérée comme juste, libre et démocratique".

Il a ajouté qu'à la demande de la Pologne, les 27 s'étaient mis d'accord pour impliquer des organisations internationales comme l'OSCE (Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe), "afin de pouvoir éventuellement aussi soutenir le processus de démocratisation, par exemple en supervisant la préparation des prochaines élections, si la situation évolue de cette manière."

Les 27 dirigeants européens se sont réunis par visioconférence pour un sommet extraordinaire sur la crise en Biélorussie, au 11e jour de manifestations dans ce pays.

Juste avant la réunion, la figure de proue de l'opposition biélorusse, Svetlana Tikhanovskaïa, avait exhorté les 27 de l'UE à rejeter les résultats de la présidentielle du 9 août qu'elle a qualifiée de "frauduleuse."

Article original publié sur BFMTV.com