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Biélorussie: L'opposante Tsikhanouskaïa réclame à l'UE de nouvelles sanctions

BIÉLORUSSIE: L'OPPOSANTE TSIKHANOUSKAÏA RÉCLAME À L'UE DE NOUVELLES SANCTIONS

par Robin Emmott

BRUXELLES (Reuters) - L'Union européenne et les Etats-Unis doivent agir davantage pour contribuer au départ d'Alexandre Loukachenko du pouvoir en Biélorussie, a déclaré mercredi l'opposante Svetlana Tsikhanouskaïa, en réclamant notamment de nouvelles sanctions de l'UE.

L'annonce de la réélection d'Alexandre Loukachenko le 9 août a déclenché un mouvement de contestation en Biélorussie, les opposants au président, soutenus par les pays occidentaux, dénonçant un scrutin entaché de fraudes.

Depuis, des milliers de manifestants ont été arrêtés et quasiment tous les chefs de file de l'opposition, au premier rang desquels Svetlana Tsikhanouskaïa, sont partis en exil ou ont été emprisonnés, contribuant à l'essoufflement du mouvement ces dernières semaines.

"Il est essentiel d'exercer une pression sur les responsables des atteintes aux droits civiques et humains mais aussi de cibler les responsables et les hommes d'affaires corrompus", a dit Svetlana Tsikhanouskaïa de la capitale lituanienne Vilnius où elle s'est réfugiée après l'élection du 9 août, à laquelle elle représentait l'opposition.

"Malheureusement, la réaction de la communauté internationale à la crise politique en Biélorussie est très modeste", a-t-elle poursuivi lors d'une conférence en ligne organisée par le centre de réflexion European Council on Foreign Relations, à laquelle participaient également les ministres des Affaires étrangères de la France, de la Roumanie, de la Lituanie et de la Pologne.

Svetlana Tsikhanouskaïa a réitéré son appel à une nouvelle élection présidentielle, affirmant qu'un changement ne pourrait intervenir qu'avec l'aide des Européens et des Américains.

L'UE a décidé en décembre un troisième cycle de sanctions contre la Biélorussie, dont 88 personnes et sept entités sont désormais visées par un gel de leurs avoirs et des interdictions d'entrée sur le territoire européen.

La Grande-Bretagne, le Canada et les Etats-Unis ont aussi imposé des sanctions.

Le ministre lituanien des Affaires étrangères, Gabrielius Landsbergis, a déclaré au cours de cette conférence en ligne que son pays plaiderait en faveur d'un élargissement de la liste européenne de sanctions.

"Nous devons couper les liens qui nourrissent ce régime", a-t-il dit.

Il est toutefois difficile de mesurer l'efficacité des sanctions européennes actuelles ou à venir, notamment parce que la Russie, principal soutien d'Alexandre Loukachenko, a approuvé en septembre un prêt d'1,5 milliard de dollars (1,24 milliard d'euros) à la Biélorussie.

(Robin Emmott; Version française Bertrand Boucey, édité par Blandine Hénault)