En Biélorussie, Alexandre Loukachenko signe une loi qui plonge un peu plus le pays dans la dictature

Alexandre Loukashenko, ici en 2014, est le président de la Biélorussie depuis 1994.
KIRILL KUDRYAVTSEV / AFP Alexandre Loukashenko, ici en 2014, est le président de la Biélorussie depuis 1994.

INTERNATIONAL - Un peu plus de pouvoir pour lui et un peu moins de liberté pour son pays. Le président biélorusse Alexandre Loukachenko a signé ce jeudi 4 janvier une loi lui garantissant une immunité à vie, et mettant des bâtons dans les roues à ses opposants qui souhaiteraient se présenter aux futures élections présidentielles, rapporte Associated Press (AP).

Comme l’explique l’agence américaine, ce texte s’applique en théorie à tous les présidents et leurs proches. Dans la réalité, Loukachenko a fait cette loi pour son gain personnel alors qu’il règne sur la Biélorussie depuis juillet 1994, presque 30 ans.

Dans le détail, seuls les citoyens biélorusses qui ont vécu dans le pays pendant ces 20 dernières années et n’ont jamais eu de permis de résidence à l’étranger peuvent désormais se présenter à la présidentielle. La prochaine élection est prévue en 2025. Une manière pour le dictateur d’empêcher l’opposition, qui s’est réfugiée en dehors des frontières pour échapper à la prison, de le défier.

Protection totale et impunité

Pour se protéger, il ne s’arrête pas là. Le texte ajoute que l’allié de Vladimir Poutine « ne pourra pas être tenu responsable des actions commises en lien avec l’exercice de ses pouvoirs présidentiels », même s’il n’est plus à la tête du pays.

Par ailleurs, les membres de sa famille auront droit à la protection d’État et à un accès médical toute leur vie, mais auront aussi accès à une assurance-vie et santé jusqu’à leur décès. Enfin, Alexandre Loukachenko deviendra un membre permanent de la chambre haute du Parlement s’il démissionne.

En 2020, des manifestations monstres contre le président aujourd’hui âgé de 69 ans avaient éclaté après sa réélection pour un sixième mandat. Des milliers de personnes avaient été arrêtées et emprisonnées, voire torturées.

À voir aussi sur Le HuffPost :

Vladimir Poutine menace de boycotter les JO de Paris 2024 à cause des conditions de participation

Guerre en Ukraine : alertes aériennes déclenchées dans le pays, des explosions entendues à Kiev