Publicité

Beyrouth: de nouvelles victimes retrouvées sur les lieux de l'explosion

10 jours après l'explosion, les secouristes recherchent désormais les corps des victimes toujours portées disparues. (illustration) - - © 2019 AFP
10 jours après l'explosion, les secouristes recherchent désormais les corps des victimes toujours portées disparues. (illustration) - - © 2019 AFP

Les secouristes ont retrouvé vendredi les corps déchiquetés de pompiers tués dans l'explosion meurtrière du port de Beyrouth il y a 10 jours, dont le bilan s'élève désormais à plus de 171 morts et 6500 blessés.

Jusqu'à présent, les restes de sept des 10 pompiers qui se sont précipités sur le port le 4 août pour éteindre l'incendie qui a précédé l'explosion ont été retrouvés. Jeudi, les secouristes avaient également retrouvé le corps d'un homme au volant de sa voiture repêchée dans le port.

Des victimes identifiées

Les proches de trois pompiers d'une même famille, Najib Hitti, Charbel Hitti et Charbel Karam, portés disparus alors qu'ils combattaient l'incendie, ont été informés que les restes de deux d'entre eux avaient été identifiés grâce aux analyses d'ADN.

"Je n'ai pas de mots pour décrire le feu qui nous consume. Imaginez que nous en sommes arrivés à nous féliciter d'avoir retrouvé les restes de deux d'entre vous", a écrit sur Facebook Antonella Hitti, après avoir appris que son frère Najib, 27 ans, et son cousin Charbel, 22 ans, avaient été identifiés.

Le troisième pompier de cette même famille est cependant toujours porté disparu. "Nous n'organiserons pas d'obsèques avant de retrouver Charbel Karam", a déclaré au téléphone à l'AFP Mayane Nassif, l'une des proches des victimes.

Un juge local en charge de l'enquête

Dans le port dévasté, les secouristes continuent de retrouver des victimes de la déflagration, provoquée par une énorme quantité de nitrate d'ammonium stockée dans un entrepôt. Les autorités étaient au courant, parfois depuis des années, de la présence au milieu de la ville de ces tonnes de nitrate d'ammonium, et ce depuis six ans, de l'aveu même de certains responsables et selon des sources sécuritaires.

Les institutions libanaises ont chargé un juge local, le juge Fadi Sawan, connu selon des sources judiciaires pour son indépendance et sa probité, de mener l'enquête sur les causes de l'explosion. Ce n'est pas lui, en revanche, qui se chargera d'interroger plusieurs ministres au sujet du nitrate d'amonium stocké sur le port: ils devront comparaître devant une instance spéciale. Le FBI a été invité à se joindre aux investigations, et Paris a ouvert une enquête indépendante de son côté.

Cependant les autorités libanaises rejettent l'ouverture d'une enquête internationale, malgré les voix qui s'élèvent au Liban et à l'étranger en sa faveur. L'ONU a également réclamé une enquête indépendante, exprimant son inquiétude face à "l'impunité" dont bénéficieraient les responsables politiques libanais.

Article original publié sur BFMTV.com