Beyoncé a samplé un musicien guadeloupéen du XVIIIe siècle, sur son album "Cowboy Carter"
Pour l'un des morceaux de son album country sorti en mars dernier, Cowboy Carter, Beyoncé s'est tournée vers la France. La Guadeloupe, précisément: dans une interview accordée au GQ américain, dont elle fait la couverture, la superstar américaine révèle que le titre Daughter contient un sample d'un concerto écrit par le musicien guadeloupéen du XVIIIe siècle Joseph Bologne de Saint-George, dit Chevalier de Saint-George.
"C'était si important pour moi", confie la chanteuse au magazine masculin. "C'est un hommage à la vision du Chevalier de Saint-George."
Sampler, exercice toujours plus répandu dans la pop américaine et dans le rap, consiste à utiliser un élément d'une chanson déjà existante pour l'intégrer dans un nouveau titre.
De fait, les instruments à cordes que l'on entend à la fin de Daughter viennent du Concerto pour violon en ré majeur, opus 3, N°1: Adagio de Joseph Bologne, musicien guadeloupéen, fils d'un nobliau et d'une esclave, lui-même né esclave près de Basse-Terre en 1745.
Racines oubliées
"J'espère que cela incitera les artistes, ainsi que les fans, à approfondir leurs connaissances sur les pionniers noirs de la musique, qui sont passés avant nous", poursuit Beyoncé. "Certains des artistes les plus talentueux n'accèdent jamais aux louanges du grand public, surtout lorsqu'ils défient la norme."
Des déclarations qui résonnent avec la démarche actuelle de Beyoncé. Son album house Renaissance (2022) et le disque country qu'est Cowboy Carter sont les deux premiers volets d'un tryptique, dont le troisième disque reste encore un mystère. Selon de nombreux observateurs, cette trilogie a pour objectif de rendre hommage aux racines afro-américaines oubliées des genres musicaux qu'elle explore.