Bertrand Tavernier à la reconquête de l'Ouest

C'est le western qui a donné à Bertrand ­Tavernier l'envie de faire du cinéma. À 12 ans, sa découverte de John Ford lui montre qu'il est possible d'"écrire en images" les classiques de la littérature qu'il dévorait enfant : Verne, London, Stevenson, la Sainte ­Trinité pour les gamins comme lui qui ont grandi dans l'immédiat après-guerre. Le western lui apprendra à filmer les ciels tout autant que l'Histoire en marche. La suite, on la connaît : de ­L'Horloger de Saint-Paul au truculent Quai d'Orsay, de Coup de torchon à La Princesse de Montpensier, ­Tavernier s'est forgé la réputation d'un ­cinéaste capable de s'emparer de n'importe quelle matière.

Avec "L'Ouest, le vrai", la collection de livres qu'il dirige chez Actes Sud, il est retourné à la source de l'envie. On aurait aimé vous faire asseoir face à lui, non pour assister à la master class d'un grand homme du septième art, mais pour le voir mimer l'attaque d'une diligence ou le périlleux convoi de nitro­glycérine. Des récits à l'origine des mythes fondateurs de l'imaginaire américain qui ont inspiré un nombre incalculable de films et de scénarios, bien souvent pompés dans des livres dont l'auteur figurait rarement au générique. C'est cette injustice que Bertrand Tavernier a voulu réparer en lançant cette collection. "Parmi les amateurs du genre, rares sont ceux qui connaissent le western littéraire. Je l'ai moi-même longtemps ignoré avant de découvrir des romans qui, en plus d'être de grands westerns, étaient des chefs-...


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