Bertrand ou Cazeneuve Premier ministre? Castets juge le scénario "contraire à la logique institutionnelle"
Candidate du Nouveau Front populaire (NFP) pour Matignon, Lucie Castets dit "s'étonner de tous les noms" qui circulent comme potentiels futurs Premier ministre, à l'image de Xavier Bertrand ou de Bernard Cazeneuve.
Plus d'un mois après la fin des élections législatives anticipées et quelques jours après la fin de la "trêve olympique", Matignon n'a toujours pas connaissance de son prochain locataire.
Si le Nouveau Front populaire, arrivé en tête des élections, a avancé le nom de Lucie Castets pour devenir Première ministre, Emmanuel Macron -chargé d'effectuer cette nomination- a balayé cette proposition d'un revers de main.
En attendant, d'autres noms circulent comme celui de Xavier Bertrand, le président Les Républicains (LR) des Hauts-de-France plébiscité par l'entourage d'Emmanuel Macron, ou encore celui de Bernard Cazeneuve.
"Je m'étonne de tous ces noms qui sortent. C'est contraire à la logique institutionnelle de notre pays", réagit Lucie Castets dans les colonnes du quotidien La Marseillaise ce vendredi 16 août.
"Une attente de changement"
Concernant Xavier Bertrand, son parti, les LR, "a fait un score extrêmement faible aux élections législatives", souligne la haute-fonctionnaire de 37 ans qui "ne voit pas du tout quelle est la logique institutionnelle derrière le fait de sortir son nom". Les LR, Divers droite et Union des démocrates et indépendants ont obtenu 67 sièges, indépendamment des Républicains de Éric Ciotti ralliés au RN.
"Les électeurs ont clairement exprimé une attente de changement à la fois de politique menée et de méthode, et je ne vois pas très bien en quoi il représenterait ce changement-là", a-t-elle ajouté.
De même pour Bernard Cazeneuve, selon elle. "Il représente une ligne politique un peu différente de celle de Xavier Bertrand et j'ai beaucoup de respect pour ce qu'il a fait (...) mais s'agissant de la personnalité qui doit être Première ministre, elle doit être issue du Nouveau Front populaire pour respecter le résultat des élections", assure Lucie Castets.
Alors que des personnalités politiques souhaitent une coalition allant des sociaux-démocrates aux LR en excluant LFI, la candidate au poste de Première ministre estime que "ce n'est pas envisageable de n'avoir que certaines composantes", soit d'exclure LFI.
"La coalition gouvernementale doit être alignée sur la politique que l'on souhaite mener", affirme-t-elle se disant toutefois favorable à des "compromis" au Parlement, "auprès de toutes les forces républicaines qui sont représentées au Parlement, en excluant le Rassemblement national". Des compromis qu'elle estime possible sur les questions de "pouvoir d'achat, la bifurcation écologique et les services publics", qui lui tiennent fortement à coeur.
"Là-dessus, je ne vois pas comment on ne pourrait pas rassembler une très grande majorité de parlementaires qui entendent chaque jour nos concitoyens et concitoyennes exprimer leur inquiétude face aux manques de professeurs dans les classes ou de personnels aux urgences", relève Lucie Castets.
Macron "capable de travailler correctement avec la gauche"
Cette ancienne conseillère d'Anne Hidalgo entend "continuer l'élan" de la "parenthèse enchantée" que constituait les Jeux olympiques de Paris 2024. Lorsqu'Emmanuel Macron parle d'une réussite du "en même temps", pour elle cela signifie qu'il déclare qu'il est "capable de travailler correctement avec la gauche".
"J'en prends acte et j'ai hâte que la cohabitation commence", explique Lucie Castets. Cette dernière craint par ailleurs que plus "on attend" et "on ne respecte pas le résultat des élections", "on crée de la défiance envers nos institutions". Le meilleur moyen selon elle de dérouler le tapis rouge au Rassemblement national, "un danger qui continue de guetter la France".
"En ne répondant pas aux attentes des Français (...), on prend le risque que le RN continue d'offrir une forme de perspective chimérique à nos concitoyens, et cela m'inquiète beaucoup", confie-t-elle.
Elle se dit également "extrêmement surprise que le président de la République refuse à la gauche, au Nouveau Front populaire, ce qu'il a semblé envisager pour le RN, c'est-à-dire un gouvernement en l'absence de majorité absolue".