Bertrand Belin, bel hydre en mer

A Paris, le 17 septembre.

Ce héraut de la chanson française, mais également écrivain et parfois acteur, livre là son cinquième album, «Cap Waller».

S’il fallait lui donner une raison sociale dans le village des hommes, on choisirait celle-ci: alchimiste à tendance druide, dépositaire de sortilèges. Gars encore jeune (44 ans) mais vieille âme hantée. Rocker-docker-trouvère. C’est du moins l’idée composite et passablement ésotérique qu’on s’était faite de Bertrand Belin, en partant à sa rencontre. Avec ce postulat collatéral: le saisir ne serait pas forcément facile. Il pourrait même s’avérer déroutant en écho à ses chansons, qu’on écoute en boucle avec la sensation que leur sens au fond nous échappe et tant mieux. Cette irréductibilité participe à la séduction addictive que reconduit Cap Waller, son cinquième et nouvel album (1).

Alors, il paraît que Bertrand Belin est apte au désagréable façon arrogant-suffisant. Bah. Sa discographie nous le suggère de toute façon saturnien, mallarméen. Et seule la fadeur est vraiment périlleuse pour le journaliste. Mais non. Ce lundi matin, Belin n’est qu’aménité, presque joyeux. Il offre un café soluble, se déleste de son téléphone, tout à nous en somme, idéal. Le décor est arty tendance cosy, bois, cuir, instruments : le studio d’enregistrement parisien Snark, dans le Montreuil popu. Le lion en plâtre de la photo séjourne dans l’atelier de décors adjacent.

Bref rappel des faits, ce BB-là n’étant pas star mais artisan à succès progressif, rayon hérauts de la chanson française. Le natif de Quiberon, fils d’un pêcheur plus souvent chômeur et alcoolique, est venu à la musique à l’adolescence. Guitare. Avec son grand frère, il joue des reprises rock. A 18 ans, BEP électrotechnique en poche, le presqu’îlien rallie Paris dans le sillage d’une amoureuse, bonne fée qui lui ouvre avec sa famille la piste de la culture, littérature en tête. Virage majeur, présent et futur changés. Belin reprend des études, se met à écrire, joue dans le métro, gagne bientôt sa vie (...)

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