Bernard Tapie et le Crédit Lyonnais, des années de litige
Rappel des rebondissements du litige entre Bernard Tapie, décédé dimanche, et le Crédit Lyonnais au sujet de la revente d'Adidas, avec l'arbitrage controversé de 2008 sur lequel la justice devait se prononcer en appel mercredi mais son décès éteint automatiquement l'action de la justice.
- 1990-1993: l'opération Adidas -
En juillet 1990, Bernard Tapie achète l'équipementier sportif allemand Adidas pour l'équivalent de 362 millions d'euros, grâce à un financement d'une filiale du Crédit lyonnais (CL), banque publique. En février 1993, M. Tapie revend pour 441 millions d'euros à un groupe d'investisseurs dont fait partie le Lyonnais.
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- 1994-2005: les premières procédures -
En 1994, Bernard Tapie est placé personnellement en liquidation judiciaire. Adidas passe, pour 701 millions d'euros, sous le contrôle de Robert Louis-Dreyfus, président du directoire d'Adidas. S'estimant floué, Tapie réclame l'année suivante 229 millions d'euros au Lyonnais. En 1998, il demandera 990 millions d'euros pour "montage frauduleux".
En septembre 2005, après une longue bataille judiciaire et une tentative de médiation, la cour d'appel de Paris condamne le Consortium de réalisation (CDR), structure publique chargée de gérer le passif du CL, à payer 135 millions d'euros à Bernard Tapie. La Cour de cassation casse l'arrêt en 2006.
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- 2007-2008: l'arbitrage -
En octobre 2007, alors que la cour d'appel de Paris a été chargée de rejuger l'affaire, le CDR accepte la saisine d'un tribunal arbitral, une procédure privée autorisée par Christine Lagarde, alors ministre de l'Economie. En juillet 2008, ce tribunal condamne le CDR à verser 285 millions d'euros à l'homme d'affaires (plus de 400 millions avec les intérêts), dont 45 millions pour "préjudice moral". Bercy renonce à tout recours.
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- 2011-2018: les enquêtes -
Le 4 août 2011, la Cour de justice de la République (CJR) ouvre(...)