Bernard Cazeneuve, Xavier Bertrand... François Bayrou dresse le portrait-robot du futur Premier ministre

Le Haut-commissaire au plan estime que le futur locataire de Matignon ne doit pas être "un exécutant à l'ordre du président de la République", mais doit être capable de "discuter et dialoguer avec les forces politiques."

L'incertitude encore et toujours. Alors que les consultations orchestrées par le président de la République Emmanuel Macron se poursuivent à l'Élysée dans l'espoir de trouver un prochain Premier ministre, François Bayrou, président du Modem et haut-commissaire au Plan était l'invité de BFMTV et de RMC ce mercredi 28 août.

Au cours de cet entretien, l'ancien garde des Sceaux a développé la vision qu'il a du poste de chef de gouvernement et réfute l'idée qu'un Premier ministre soit uniquement "un exécutant à l'ordre du président de la République."

"La responsabilité de chef de gouvernement est une responsabilité à part entière, une responsabilité vis-à-vis du pays que de définir pour lui une politique et d’être capable de la défendre devant les Assemblées y compris en discutant, dialoguant, avec les forces politiques y compris celles qui ne sont pas de votre avis", déclare-t-il.

Interrogé sur de potentiels prétendants, cités ces derniers jours dans la presse, François Bayrou a ainsi indiqué qu'à son sens, Bernard Cazeneuve, ancien Premier ministre du gouvernement Hollande, "répond à ce portrait-robot."

"Je le connais moins, mais il a une expérience", répond-il concernant Didier Migaud, président de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) et ancien Premier président de la Cour des comptes.

Quand vient l'hypothèse Xavier Bertrand, président du Conseil régional des Hauts-de-France dont le nom a circulé, François Bayrou souligne que son appartenance à un parti adverse pourrait bloquer sa nomination.

"Est-ce qu’il aurait le soutien de son parti, c’est ça la seule question", répond-il.

Et François Bayrou d'insister sur le caractère transpartisan que doit porter selon lui le futur locataire de Matignon. "On est devant une explosion continue, non pas de la politique, mais de la société. Chacun s'isole dans son camp, c’est ce qu’on vit en politique", assure-t-il.

"Il y a un moment de mutation, un changement important, dans lequel on ne peut plus se contenter d’avoir des exécutants qui à l’Assemblée annoncent un programme et tous les députés lèvent la main pour voter 'oui'", conclut le maire de Pau.

Article original publié sur BFMTV.com