Bernard Arnault a une empreinte carbone 1 270 fois supérieure à celle d’un Français moyen, selon ce rapport
CLIMAT - Le multimilliardaire français épinglé une fois de plus sur l’égalité climatique. Un nouveau rapport dévoilé ce dimanche 19 novembre par l’ONG de lutte contre la pauvreté Oxfam pointe le fossé qui continue de se creuser entre les émissions de CO2 émises par les 1 % les plus riches de la planète. Équivalentes aux émissions de deux tiers de la population la plus pauvre de la planète, soit environ cinq milliards de personnes.
La fortune de Bernard Arnault sur un nouveau record grâce à LVMH
Et c’est assez logiquement que ce rapport intitulé « Égalité climatique : une planète pour les 99 % » utilise l’exemple de Bernard Arnault, PDG du groupe de luxe LVMH pour la France. Car l’entrepreneur français le plus riche du monde dispose d’une empreinte carbone 1 270 fois supérieure à celle d’un Français moyen, si l’on exclut les émissions associées à ses investissements.
À titre de comparaison, les émissions de CO2 d’un Français moyen liées à la consommation représentent 6,4 tonnes de dioxyde de carbone par an. Et 3,8 tonnes, s’il s’agit d’un Français parmi les 50 % les plus pauvres. Celle de Bernard Arnault, calculée par deux chercheurs en 2021, représente quant à elle 8 128,6 tonnes de CO2.
Et si le rapport admet que les inégalités sont moins fortes en France que dans d’autres pays, l’Hexagone ne déroge pas à la règle : 10 % des plus riches sont ainsi responsables d’un quart des émissions de la France. De ce fait, les 1 % les plus riches ont émis autant de carbone en un an que les 50 % les plus pauvres en 10 ans.
Pour inverser la tendance et atteindre les objectifs que s’est fixés la France d’ici 2030, il faudrait donc que Bernard Arnault et le reste du groupe des 1 % divisent « par 10 leurs émissions », là où 50 % des Français les plus pauvres n’auraient besoin de les réduire que d’un quart (pour atteindre l’objectif de 2,8 tonnes de CO2 émises).
Un besoin de mesures progressistes
Max Lawson, coauteur du rapport, estime donc que « plus vous êtes riche, plus il est facile de réduire vos émissions personnelles et celles liées à vos investissements ». Pour justifier cette déclaration, il indique que lorsque vous faites partie des plus riches, « vous n’avez pas besoin d’une troisième voiture, de quatrièmes vacances ou (...) d’investir dans l’industrie du ciment ».
Mais le constat est tel que seules des mesures fortes permettraient d’inverser la tendance auprès des plus riches. « Nous pensons qu’à moins que les gouvernements n’adoptent une politique climatique progressiste, où les personnes qui émettent le plus sont invitées à faire les plus grands sacrifices, nous n’obtiendrons jamais de bonnes politiques dans ce domaine », tranche Max Lawson.
D’ailleurs, le rapport d’Oxfam souligne que la population la plus pauvre en France (environ 20 %) n’est pas en mesure de choisir « d’autres choix de consommation » contrairement aux plus fortunés. Pour cette raison, le rapport indique que cette population défavorisée « ne peut être tenue responsable de la crise climatique » alors que « les injonctions du gouvernement à changer de comportements » mais sans moyens adaptés « sont donc culpabilisantes et injustes ».
Comme exemple, le rapport notamment cite la mise en place d’une taxe pour ceux qui font plus de 10 vols par an ou encore une taxe sur les investissements non écologiques beaucoup plus élevée que la taxe sur les investissements écologiques.
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