«Il se berlusconise»

Nicolas Sarkozy en mai 2007, à Paris.

Sonnés par trois affaires, les ténors de la droite ne se sont pas bousculés pour crier à la machination contre l’ex-président.

Vacillant dans les cordes, Nicolas Sarkozy s’est pris vendredi un énorme uppercut. Le troisième coup d’affilée, au terme d’une extravagante semaine qui aura vu la droite toucher le fond du fond. Lundi, Jean-François Copé, d’un crochet suicidaire, mettait l’UMP au tapis, entraînant l’ex-chef de l’Etat dans l’affaire Bygmalion, cette société soupçonnée d’avoir abusé des finances du parti. Mercredi, la révélation des enregistrements de Patrick Buisson éclairait d’une lumière glauque les arrière-cuisines de l’Elysée de 2007 à 2012. Et voilà que vendredi, le Monde révèle que les juges chargés d’enquêter sur le financement présumé par Kadhafi de la campagne présidentielle de 2007 ont mis sur écoute Sarkozy et ses deux ministres de l’Intérieur, Claude Guéant et Brice Hortefeux. Des écoutes qui suggéreraient un trafic d’influence avec un haut magistrat.

«Affaire d’Etat !» s’écriait vendredi le PS, ajoutant, par la voix de son porte-parole, David Assouline, que si les soupçons de violation du secret de l’instruction et de pressions sur les juges devaient se confirmer, cela «acterait l’état de décomposition avancée d’un système clanique, qui a beaucoup abîmé notre démocratie».«Scandale d’Etat !» tempêtait aussi l’avocat de Nicolas Sarkozy, suggérant le montage «monstrueux» d’une «affaire politique», au prix d’une «violation monumentale des droits de la défense».

«Du recul». A droite, les ténors de l’UMP ne se sont pas bousculés, vendredi, pour dénoncer une éventuelle «machination». François Fillon a indiqué qu’il ne s’exprimerait sur cette cascade d’affaires qu’après les municipales. En marge d’un déplacement de soutien aux candidats UMP du Val-de-Marne, il a invité les responsables à «prendre du recul avant de se précipiter sur les micros». Conseil évidemment ignoré par Nadine Morano : «Sarkommence… les tentatives d’affaires qu’on veut coller à (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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