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Berlin prône une consolidation du secteur de la défense européen

L'Union européenne doit renforcer les synergies en matière d'équipements militaires pour optimiser les dépenses de défense des Etats membres, ce qui passe notamment par une consolidation du secteur à l'échelle européenne, estime le ministre allemand des Finances, Olaf Scholz (photo). /Photo prise le 1er août 2018/REUTERS/Joachim Herrmann

JOUY-EN-JOSAS, Yvelines (Reuters) - L'Union européenne doit renforcer les synergies en matière d'équipements militaires pour optimiser les dépenses de défense des Etats membres, ce qui passe notamment par une consolidation du secteur à l'échelle européenne, estime le ministre allemand des Finances, Olaf Scholz.

Au-delà des progrès déjà enregistrés en matière de politique commune de défense et de sécurité, des mesures complémentaires sont nécessaires, déclare le vice-chancelier d'Allemagne, selon le texte d'un discours qu'il devait prononcer mercredi à l'université d'été du Medef, à Jouy-en-Josas (Yvelines).

Cela passe par "une approche commune pour le matériel militaire, ce qui signifiera davantage de coopération et un processus de consolidation de l'industrie militaire européenne, y compris via des fusions", dit-il.

"Nous devons encourager les fusions pas seulement lorsqu'elles se font au bénéfice de nos propres champions nationaux", poursuit-il.

A ses yeux, cela permettra de mettre sur pied une politique de défense commune plus intégrée, à même de permettre à l'Union européenne de garantir sa sécurité mais aussi de devenir un "acteur sérieux" de l'architecture militaire mondiale.

La France et l'Allemagne ont donné l'été dernier, peu après l'accession d'Emmanuel Macron à l'Elysée, un grand coup d'accélérateur à leur coopération dans le domaine de la défense en convenant de développer ensemble un avion de combat de prochaine génération, mais aussi de concevoir en commun des chars, hélicoptères et autres matériels.

Toujours dans le domaine aéronautique, le bilan de l'avion de transport militaire A400M d'Airbus est pour l'instant mitigé, le programme européen ayant connu des années de dérapage des coûts, de problèmes techniques et de retards multiples.

A rebours du discours volontariste du dirigeant allemand, la France semble adopter une position plus mesurée dans le projet de rapprochement auquel oeuvrent les groupes français Naval Group et italien Fincantieri.

Le ministre français de l'Economie et des Finances Bruno Le Maire a assuré lors d'un déplacement à Rome au début du mois que la France et l'Italie partageait "le même désir de boucler la fusion STX-Fincantieri, qui donnera naissance à l'un des plus gros chantiers navals civils du monde".

Mais une source gouvernementale française, s'exprimant sous condition d'anonymat, avait déclaré que Naval Group (dont Thales détient 35%) ne pouvait pas être privatisé et précisé que certaines de ses activités, comme la construction de sous-marins nucléaires, constituaient des actifs stratégiques ne pouvant pas passer sous pavillon étranger.

(Myriam Rivet, Leigh Thomas et Matthieu Protard, édité par Sophie Louet)