Berlin n'a pas à dicter la politique économique de la zone euro déclare Scholz

L'Allemagne n'a pas à dicter sa politique économique à ses partenaires de la zone euro, a déclaré le responsable social-démocrate Olaf Scholz, pressenti pour devenir ministre des Finances dans le nouveau gouvernement de grande coalition allemand. /Photo prise le 3 février 2018/REUTERS/Axel Schmidt

BERLIN (Reuters) - L'Allemagne n'a pas à dicter sa politique économique à ses partenaires de la zone euro, a déclaré le responsable social-démocrate Olaf Scholz, pressenti pour devenir ministre des Finances dans le nouveau gouvernement de grande coalition allemand.

Ses propos, contenus dans une interview accordée au magazine Der Spiegel, sont le signe le plus clair en date que l'Allemagne compte mettre un bémol à son credo en faveur d'une stricte discipline budgétaire dans la zone euro.

"Nous ne voulons pas dicter aux autres pays européens la façon dont ils doivent se développer (économiquement)", dit Scholz dans l'interview, publiée samedi. Le maire de Hambourg, connu pour son pragmatisme, est donné favori pour succéder aux Finances au conservateur Wolfgang Schäuble, qui a incarné pendant huit années une politique d'austérité.

"Des erreurs ont certainement été commises par le passé", ajoute Scholz, critiquant sans le nommer Wolfgang Schäuble, qui avait conditionné les plans d'aide à des pays du Sud comme la Grèce et le Portugal à des coupes budgétaires très impopulaires.

La chancelière conservatrice Angela Merkel, qui entamera avec le nouveau gouvernement un quatrième mandat, a fait des concessions difficiles au SPD, notamment le fait de lui confier le portefeuille des Finances.

Les 464.000 adhérents du SPD doivent ratifier l'accord de coalition conclu cette semaine par un vote par correspondance dont le résultat sera dévoilé le 4 mars.

La décision d'Angela Merkel de priver la CDU-CSU du portefeuille des Finances agace certains, au sein du bloc conservateur, où Schäuble est pratiquement adulé pour sa rigueur en matière budgétaire.

Le SPD a critiqué "l'austérité imposée" aux pays du sud de l'Europe comme la Grèce et s'était engagé durant la campagne pour les élections législatives du 24 septembre dernier à relancer les investissements.

(Joseph NasrEric Faye pour le service français)