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Berlin exclut un sommet sur l'Ukraine à court terme

PARIS/BERLIN (Reuters) - Les présidents russe, français et la chancelière allemande se sont entretenus par téléphone mercredi pour préparer un sommet sur l'Ukraine dont l'Elysée espérait qu'il pourrait se tenir "prochainement", mais cette hypothèse a été écartée par Berlin qui a jugé que les conditions n'étaient pas réunies. Le porte-parole d'Angela Merkel a indiqué dans un communiqué que de nouvelles réunions préparatoires devraient avoir lieu au niveau des conseillers avant que les chefs d'Etat puissent envisager de se rencontrer. "Les participants ont convenus que des progrès sur les questions de sécurité comme sur les questions politiques sont nécessaires", a dit Steffen Seibert, précisant qu'aucune décision n'a été prise mercredi en vue d'un sommet. Peu avant l'entretien téléphonique, la présidence française avait pourtant dit espérer le contraire, évoquant la possible tenue d'un sommet quadripartite, avec le président ukrainien Petro Porochenko, "très prochainement" en Allemagne. "Ils ont travaillé ensemble afin de réunir les conditions d'un sommet en 'format Normandie' qui pourrait être très prochainement organisé à Berlin", pouvait-on lire dans le communiqué de l'Elysée. "Ils se sont accordés sur la nécessité qu'une telle rencontre devait être constructive et utile dans la perspective d'une résolution de la crise à l'est de l'Ukraine", ajoutait le texte. Les conseillers diplomatiques des quatre pays se réuniront jeudi et vendredi à Minsk, a précisé l'Elysée. Outre les difficultés en Ukraine, la tenue à court terme d'un sommet sur l'Ukraine à Berlin semble compromise par les vives diplomatiques suscitées par les frappes aériennes russes sur la ville syrienne d'Alep, déjà à l'origine de l'annulation de la visite de Vladimir Poutine envisagée le 19 octobre à Paris. Les dirigeants français, allemand, russe et ukrainien se retrouvent régulièrement de visu ou par téléphone pour discuter de l'application des accords signés à Minsk début 2015 visant à rétablir la paix en Ukraine. Dans un discours mardi devant le Conseil de l'Europe, François Hollande a déploré des "progrès trop lents" dans ce processus. "Les principaux paramètres sont connus. Sur le terrain, ils passent par un cessez-le-feu durable, l'accélération des opérations de désengagement et l'accès sans entrave à la mission d'observation de l'OSCE jusqu'à la frontière", souligne l'Elysée dans son communiqué de mercredi. "Sur le plan politique, ils nécessitent que les élections locales se déroulent dans le cadre et le respect de la loi ukrainienne et des standards de l'OSCE." (Elizabeth Pineau et Jean-Baptiste Vey, avec Caroline Copley à Berlin, édité par Yves Clarisse et Tangi Salaün)