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Berlin dévoile un plan massif pour réduire les prix de l'électricité

Patrick Stollarz - AFP

L'Allemagne s'apprête à lancer un plan d'aide massif jusqu'en 2028 pour réduire les prix de l'électricité frappant son industrie en difficultés depuis plusieurs mois, à travers de larges baisses d'impôts et des subventions.

Ce plan, qui coûtera "jusqu'à 12 milliards d'euros" rien que l'an prochain, prévoit notamment de "réduire considérablement la taxe sur l'électricité" pour le secteur manufacturier, en la ramenant de 1,537 centimes par kWh au minimum européen de 0,05 centime par kWh, selon un communiqué. Prévue "jusqu'en 2025", cette réduction pourra être prolongée "pendant trois ans".

Les entreprises les plus consommatrices d'énergie et "confrontées le plus à la concurrence internationales", bénéficieront par ailleurs de la prolongation "pendant cinq ans" de dispositifs permettant de compenser une partie de leurs coûts liées aux marchés de droits à polluer.

"Le gouvernement soulage massivement l'industrie manufacturière de ses coûts d'électricité", s'est félicité le chancelier Olaf Scholz, dans un communiqué.

L'ancienne locomotive de l'UE

Cette annonce intervient après des semaines de discussions intenses entre les industriels, les syndicats, et le gouvernement, alors que l'avenir de l'industrie, pilier du modèle allemand, pose question dans le pays.

L'Allemagne, qui a dépendu pendant des années du gaz russe bon marché pour se fournir en énergie, a du se passer de cette ressource dans le sillage de la guerre en Ukraine l'an dernier. Depuis, les industriels connaissent des prix de l'électricité particulièrement élevés- parmi les plus haut en Europe- et certaines activités les plus énergivores, comme la chimie, peinent à retrouver leur niveau de production d'avant la guerre, menaçant de délocalisation.

Face à cette situation, le ministre de l'Economie, l'écologiste Robert Habeck réclamait depuis plusieurs mois l'instauration d'un plafond des prix, au moyen d'une subvention massive pour les industries les plus consommatrices. Une solution catégoriquement refusée par son homologue aux Finances, le libéral Christian Lindner, qui craignait le coût engendré par un tel dispositif et des distorsions de concurrence.

Le gouvernement allemand prévoit une récession (recul du PIB) de 0,4% cette année. L'ancienne locomotive de l'UE devrait être le seul pays du G7 à connaître une récession cette année, selon le Fonds monétaire international (FMI).

Article original publié sur BFMTV.com