Benzema "en lien notoire avec les Frères Musulmans": le cabinet de Darmanin s’explique
Dans un premier temps, la séquence était passée inaperçue. Depuis mardi après-midi, l’interview du ministre de l’Intérieur sur CNews enflamme les médias espagnols et les réseaux sociaux entre les défenseurs de Karim Benzema et ses détracteurs habituels. Certains représentants politiques demandent même des sanctions à l’encontre de l’ancien attaquant du Real Madrid.
Certains de ses détracteurs mettent en avant le tweet de Karim Benzema posté la veille, où le joueur s’était ému sur les victimes à Gaza lors du conflit israélo-palestinien. "Toutes nos prières pour les habitants de Gaza victimes une fois de plus de ces bombardements injustes qui n'épargnent ni femmes ni enfants", expliquait le joueur qui évolue aujourd’hui en Arabie Saoudite.
Dans une émission lundi soir, Gérald Darmanin a évoqué l’ancien international français avec une petite phrase qui fait réagir. "Depuis quelques semaines, je m'intéresse particulièrement... Monsieur Benzema est en lien, on le sait tous, notoire avec les Frères Musulmans... Nous nous attaquons à une hydre que sont les Frères Musulmans parce qu'ils donnent un djihadisme d'atmosphère comme le disait Gilles Kepel", a commenté le ministre de l’Intérieur.
Pourquoi cette sortie du ministre?
Sollicité par RMC Sport pour essayer de comprendre sur quoi s’appuyaient les propos de Gérald Darmanin, son entourage fait passer plusieurs messages. "Depuis plusieurs années, nous constatons une lente dérive des prises de position de Karim Benzema vers un islam dur, rigoriste, caractéristique de l'idéologie frériste consistant à diffuser les normes islamiques dans différents espaces de la société, notamment dans le sport", explique l’entourage du ministre de l’Intérieur. Mettant en avant toute une liste d’éléments: le refus de l’ancien attaquant des Bleus "de chanter la Marseillaise" avec l’équipe de France, du "prosélytisme sur les réseaux sociaux autour du culte musulman" ou encore une "photo avec l’imam de Meaux qui avait fait l’objet d’une perquisition dans le cadre de l’assassinat de Samuel Paty".
Enfin, dernier élément: le "soutien" à la publication du combattant Russe de MMA Khabib Nurmagomedov, "véritable appel à la haine à la suite de la publication de caricatures du prophète Mahomet dans la presse française". L’entourage de Gérald Darmanin concède que ces prises de positions de Karim Benzema "ne relèvent pas de poursuites judiciaires" mais "constituent un signal particulièrement flou de la part d'un sportif bénéficiant d'une telle audience". Contacté en milieu de journée, l’avocat de Karim Benzema, Me Sylvain Cormier, n’a pas encore répondu à nos sollicitations.