Benoît Hamon : l'affaire Benalla est «un mensonge d'Etat en bande organisée»

Benoît Hamon à Paris, le 11 mai.

L'ex-candidat à la présidentielle demande la démission du ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, et se dit «sidéré par le sentiment d’impunité d’un autre temps» d'Emmanuel Macron.

Des mots durs. Sur l’affaire Benalla, Benoît Hamon ne retient pas ses coups et demande le départ du ministre de l’Intérieur dans les «plus brefs délais». Pour l’ancien candidat à la présidentielle, la crise actuelle au sommet de l’Etat doit être utile à la gauche. Elle doit lui permettre de «se retrouver au Parlement mais aussi et surtout avec les citoyens, pour porter la VIe République». Entretien.

Quelle a été votre première réaction lorsque vous avez découvert l’affaire Benalla ?

J’ai été révolté pour les jeunes frappés alors qu’ils n’exerçaient que leur droit de manifester pour une cause juste, l’égalité d’accès à l’enseignement supérieur. Emmanuel Macron passait pour un président jeune et libéral : a-t-il été élu, par des républicains des deux rives d’ailleurs, pour frapper la jeunesse et les libertés ?

Vous avez déjà croisé Alexandre Benalla lorsque vous étiez au PS ?

Oui, quand il était un jeune responsable du service d’ordre du parti socialiste. Jamais je n’aurais imaginé qu’un homme si jeune et si inexpérimenté se voit confier de tels pouvoirs sur la sécurité de l’Elysée et une telle autorité sur des policiers professionnels.

Qu’est ce qui vous surprend le plus dans cette affaire ?

Je suis toujours sidéré par un sentiment d’impunité d’un autre temps : mépris des contre-pouvoirs, mépris du Parlement, mépris de la presse… Les «premiers de cordée» ont l’ivresse des cimes : Macron est ivre de sa puissance à un point dangereux pour les libertés publiques et la stabilité de l’Etat. Beaucoup ont cru à la promesse d’exemplarité, ils voient la réalité de l’impunité. Pourtant, la transparence, l’éthique, l’Etat de droit, l’équilibre des pouvoirs n’ont jamais été aussi importants à défendre qu’aujourd’hui, face aux forces antirépublicaines.

Beaucoup d’observateurs font le lien (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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