Benjamin Netanyahu s’excuse après avoir épinglé les « responsables sécuritaires » d’Israël

Benjamin Netanyahu, ici s’exprimant lors d’une conférence de presse à la base militaire de Kirya à Tel Aviv, en Israël, le 28 octobre 2023.
ABIR SULTAN / AFP Benjamin Netanyahu, ici s’exprimant lors d’une conférence de presse à la base militaire de Kirya à Tel Aviv, en Israël, le 28 octobre 2023.

ISRAËL - L’art de faire machine arrière. Dans un message publié sur X (ex-Twitter), Benjamin Netanyahu avait reproché ce dimanche 29 octobre aux responsables sécuritaires de son pays d’avoir sous-estimé les risques d’une attaque d’envergure du Hamas.

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« Jamais, en aucune circonstance, le Premier ministre n’a été alerté sur les intentions belliqueuses du Hamas », avait ainsi écrit le Premier ministre israélien sur le réseau social.

« Tous les responsables sécuritaires, y compris le chef des renseignements militaires et le chef de la sécurité intérieure, estimaient que le Hamas craignait d’agir et cherchait un arrangement. C’est l’évaluation qui a été soumise plusieurs fois au Premier ministre et au cabinet par tous les responsables sécuritaires et la communauté du renseignement. Jusqu’au moment où la guerre a éclaté », avait poursuivi le chef du gouvernement.

Ce tweet, qui avait été posté vers le milieu de la nuit après une conférence de presse de Benjamin Netanyahu, a depuis été retiré dans la matinée. Il n’apparaissait plus sur X, pour être quelques minutes après remplacé par un tweet d’excuses.

« J’ai eu tort. Ce que j’ai dit après la conférence de presse n’aurait pas dû être dit et je m’en excuse », a reconnu le Premier ministre. « Je soutiens totalement tous les responsables sécuritaires. Je soutiens le chef d’état-major, les commandants, et les soldats de Tsahal (armée israélienne) qui sont au front et qui se battent pour notre foyer. Ensemble nous vaincrons. »

Lors de sa conférence de presse avec le ministre de la Défense Yoav Gallant et Benny Gantz, membre du cabinet de guerre restreint, le Premier ministre avait admis « un terrible échec ».

Un Premier ministre sur la sellette

« Il y a eu ici un terrible échec et cela sera examiné jusqu’au bout. Je promets qu’il n’y aura pas une pierre qui ne sera pas retournée. Pour l’heure ma mission est de sauver le pays mener les soldats à une victoire totale sur le Hamas et les forces du mal », avait déclaré Benjamin Netanyahu avant de poster son tweet incriminant les responsables militaires.

Le message posté par Benjamin Netanyahu et sa rétraction étaient très commentés ce dimanche par la classe politique et les médias en Israël, et même le Hamas y a réagi.

« La tentative de fuir la responsabilité et de mettre la faute sur l’appareil sécuritaire affaiblit Tsahal alors qu’il se bat contre les ennemis d’Israël », a réagi Yaïr Lapid, chef de l’opposition.

Cet épisode « attise les luttes internes et trahit de nouveau l’ampleur de l’usure et de la confusion au sein de leur  gouvernement », a affirmé Ezzat Al-Risheq, membre du bureau politique du Hamas, dans un communiqué publié par le mouvement.

Nombre d’analystes politiques en Israël estiment que la suite de la carrière politique de Benjamin Netanyahu est fortement compromise pour n’avoir pas été en mesure d’assurer la protection de sa population, un de ses slogans électoraux.

Le couperet pourrait tomber pour le chef du Likoud (droite), qui détient en Israël le record de longévité au poste de Premier ministre, si une commission d’enquête indépendante venait à déterminer sa responsabilité dans la négligence qui a précédé la tuerie du 7 octobre qui a fait plus de 1 400 morts, essentiellement des civils et la majorité le jour de l’attaque du Hamas, selon les autorités locales.

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