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Benjamin Netanyahu reste opposé au projet français de conférence

JERUSALEM (Reuters) - Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a réaffirmé son opposition au projet français de conférence internationale pour relancer les pourparlers de paix israélo-palestiniens, dimanche à l'occasion de la venue à Jérusalem du chef de la diplomatie française Jean-Marc Ayrault. Si les Palestiniens ont salué l'initiative française, Israël redoute qu'un tel forum international cherche à dicter les termes d'un accord de paix visant à l'établissement d'un Etat palestinien en Cisjordanie occupée et dans la bande de Gaza. "Je lui ai dit que la seule manière de faire progresser vraiment la paix entre les Palestiniens et nous est de tenir des négociations directes, sans conditions préalables", a déclaré Benjamin Netanyahu à ses ministres, devant les journalistes, peu après son entretien avec Jean-Marc Ayrault. Ces commentaires reprennent la réponse officielle déjà exprimée par Israël le mois dernier après l'annonce de la proposition française. Benjamin Netanyahu a ajouté que toute autre formule constituerait "une trappe de secours" pour les Palestiniens, par laquelle ils pourraient éviter de satisfaire à une demande clé d'Israël, à savoir celle d'être reconnu comme "l'Etat-nation du peuple juif". "Je n'ai pas été surpris de ce que m'a dit M. Netanyahu (...) puisqu'il privilégie des négociations directes entre lui et l'Autorité palestinienne", a dit Jean-Marc Ayrault à la presse après leur entretien à Jérusalem et une rencontre avec le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, à Ramallah. "IL FAUT DÉBLOQUER CETTE SITUATION", DIT AYRAULT Le chef de la diplomatie française, insistant sur la "sincérité" de la démarche française, a ajouté que Paris allait poursuivre ses efforts et que son objectif était un retour à des discussions directes entre les deux parties, l'intervention internationale ne visant qu'à leur préparer le terrain. "Nous n'avons pas vocation à nous substituer ni aux Israéliens, ni aux Palestiniens. C'est eux seuls qui pourront faire la paix, c'est eux seuls qui pourront négocier, et personne d'autre à leur place", a-t-il expliqué, évoquant une "escalade dangereuse et inacceptable" sur le terrain. "Mais aujourd'hui, quand on constate un blocage, il ne suffit pas de formules, (...) il faut débloquer cette situation, puisqu'il ne se passe rien de concret et d'ambitieux en même temps." Les pourparlers israélo-palestiniens sont au point mort depuis l'échec de la relance des efforts de paix par les Etats-Unis en 2014. La France a programmé une conférence internationale le 30 mai à Paris pour inciter à la relance des négociations et leur fixer un cadre, mais sans Israël ni les Palestiniens. Cette conférence doit réunir les représentants du Quartet sur le Proche-Orient (Etats-Unis, Russie, Union européenne, Nations unies), la Ligue arabe, le Conseil de sécurité des Nations unies et une vingtaine de pays. Selon des diplomates, la réunion visera notamment à regrouper les incitations économiques et autres garanties offertes au fil des ans par différents pays pour relancer les pourparlers, dans l'optique d'organiser une conférence de paix à l'automne. (Jeffrey Heller; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)