Benjamin Netanyahu a formé une coalition gouvernementale

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu (à gauche), a conclu in extremis mercredi un accord avec un parti d'extrême droite, le Foyer juif de Naftali Bennett (à droite), dont l'appui lui permettra de former une coalition gouvernementale qui disposera de la plus courte des majorité. /Photo d'archives/REUTERS/Baz Ratner et Nir Elias

JERUSALEM (Reuters) - Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a conclu in extremis mercredi un accord avec le Foyer juif, un parti d'extrême droite dont l'appui lui permettra de former une coalition gouvernementale disposant de la plus courte des majorités. "Israël a maintenant un gouvernement", a déclaré Naftali Bennett, chef de file de ce parti, qui s'exprimait à la Knesset après de longues heures de discussions avec les élus du Likoud sur la composition du nouvel exécutif. Vainqueur des élections législatives du 17 mars, le chef du gouvernement sortant avait jusqu'à minuit (21h00 GMT) mercredi pour former une coalition. Le refus lundi de son ministre des Affaires étrangères, Avigdor Lieberman, issu du parti ultranationaliste Yisrael Beitenu, d'en faire partie lui a considérablement compliqué la tâche. "J'ai l'honneur de vous annoncer que je suis parvenu à former un gouvernement, que j'aimerais présenter au Parlement le plus tôt possible", dit-il dans une note remise au président Reuven Rivlin, après la conclusion de l'accord avec le Foyer juif. Avec son appui, la coalition qui comptait déjà les ultra orthodoxes du Parti unifié de la torah, du Shas et de Tulanu ainsi qu'un parti centriste, dispose de 61 des 120 sièges parlementaires. Benjamin Netanyahu sera donc à la merci de ses partenaires. "Soixante est un bon chiffre, mais plus, ce serait mieux", a-t-il commenté dans la soirée, ajoutant qu'il avait l'intention de solliciter le soutien d'autres formations, sans préciser lesquelles. Le Foyer juif, fort de huit députés, réclame l'annexion d'une partie de la Cisjordanie palestinienne, ce qui va bien au-delà des promesses du Premier ministre. Ce dernier s'est engagé à poursuivre le développement des colonies juives qu'il entend conserver même en cas de règlement définitif du conflit israélo-palestinien. Naftali Bennett est aussi un fervent partisan de l'inscription dans la loi, défendue par Benjamin Netanyahu, du statut d'Israël comme Etat-nation du peuple juif, un projet décrié notamment par le président Rivlin, qui remettrait en cause le principe fondateur de l'égalité avec les citoyens arabes israéliens. En échange de son soutien, le Premier ministre a accepté de lui confier le ministère de la Justice. Dans le cadre d'un compromis, les prérogatives de certains membres du gouvernement pourraient toutefois être réduites, dit-on de sources politiques. Leurs attributions exactes devraient être définies dans la nuit, avant la signature de l'accord. (Jeffrey Heller, Marc Angrand et Jean-Philippe Lefief pour le service français, édité par Gilles Trequesser)