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Benjamin Biolay, Clara Luciani, Nicolas Bedos: le monde du spectacle inquiet du couvre-feu

De nombreuses personnalités s'inquiètent des conséquences du couvre-feu entre 21h et 6h, sur l'activité des théâtres et des cinémas.

Le monde du spectacle est en colère. De nombreux artistes prennent la parole pour fustiger la mise en place d'un couvre-feu, annoncé mercredi soir par Emmanuel Macron. Ils dénoncent les conséquences économiques d'une telle mesure sur le secteur du divertissement, déjà meurtri par la baisse de fréquentation et les nombreuses mesures sanitaires élaborées pour lutter contre coronavirus.

Ce couvre-feu sera mis en place dès ce week-end, de 21 heures à 6 heures du matin et pendant au moins quatre semaines, dans neuf zones particulièrement touchées par la deuxième vague: l'Île-de-France, ainsi que les métropoles de Grenoble, Lille, Lyon, Aix-Marseille, Montpellier, Rouen, Saint-Étienne et Toulouse. Dans son allocution, le président de la République a précisé que les salles de spectacle, les cinémas et les opéras fermeraient eux aussi à l'heure indiquée.

Anne Roumanoff a été l'une des premières à réagir. "Prenez un air moins joyeux monsieur Macron en assassinant tout un secteur, s'il vous plaît...", a tweeté l'humoriste avant d'ajouter: "Tous les théâtres, tous les restaurants qui ont fait tellement d'efforts... 'On les accompagnera', quelle blague!".

"Désormais, chaque concert est une victoire"

De nombreuses célébrités lui ont emboîté le pas. Notamment Benjamin Biolay, en pleine préparation de sa tournée:

"Il est évident que c'est un énorme et énième coup de massue que nous venons tous de prendre", a-t-il écrit sur Instagram. "Nous nous faisions une joie de vous retrouver. Nous allons lutter, car désormais chaque concert est une victoire. Nous savons que la situation est grave, mais déplorons plus que jamais le manque de concertation et de communication de nos gouvernants. Est-il normal d'apprendre que l'on perd son emploi et sa fonction après dix minutes d'un intolérable suspens? Pouvons-nous oui ou non avoir une discussion de fond?", demande-t-il en interpellant le ministère de la Culture.

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Ce message a été relayé en story Instagram par la chanteuse Clara Luciani, qui ajoute: "Des solutions pour la culture. S'il-vous-plaît."

Nicolas Bedos, Frédérique Bel, Renaud Capuçon

Même dépit pour Nicolas Bedos. Celui qui avait fait réagir Olivier Véran en encourageant les citoyens à faire fi des règles sanitaires prend à nouveau la parole, cette fois pour dénoncer la méthode d'Emmanuel Macron: "Quelques petites minutes, il a pris, pour nous dire que la plupart de nos plaisirs (à commencer par la culture) étaient interrompus."

L'actrice Frédérique Bel a publié deux messages sur les réseaux sociaux: "Quand on a demandé à Winston Chruchill de couper dans le budget des arts pour l'effort de guerre, il a répondu: 'Alors pourquoi nous battons-nous?'", écrit-elle, en concluant par "Repose en paix, la culture". Elle estime également que les cinémas sont "logiques, vitaux et nécessaires".

Slimane, quant à lui, a simplement réagi en se filmant en train de découvrir les annonces d'Emmanuel Macron, affichant une mine catastrophée.

Enfin, le violoniste Renaud Capuçon interpelle directement la ministre de la Culture sur Twitter: "Comment peut-on sauver la vie culturelle et musicale en France? Faut-il reprogrammer les concerts à 18 heures? Le public suivra-t-il? Tant de questions... Chère Roselyne Bachelot, nous comptons sur vous pour nous éclairer."

Des spectacles plus tôt?

C'est en effet l'une des pistes évoquées mercredi soir par Emmanuel Macron: "On va essayer d’aider au maximum les théâtres, les cinémas

Une solution qui ne convainc pas Marie-Claude Pietragalla: "On ne peut pas avancer ces spectacles. Les gens travaillent. C'est compliqué. On a l'impression d'être pris entre deux murs, de manquer d'air", confie à BFMTV la danseuse, qui s'apprête à fêter ses 40 ans de scène du 12 novembre au 31 décembre avec le spectacle La Femme qui danse, à Paris. Bien qu'elle ne soit pas concernée par ces nouvelles mesures - son spectacle se déroulera de 19 heures à 20h15 - elle souhaite se mobiliser pour ses confrères:

"J'ai envie de penser à toute la profession, à tous les artistes - qu'on soit chanteur, comédien, danseur, musicien -, à tous les techniciens et les prestataires. Toute cette scène qui fait vivre le spectacle vivant. C'est un coup terrible. Je pense à eux, parce qu'il va falloir qu'on soit soudé. C'est un appel à la solidarité."

Le producteur de spectacles parisien Jean-Marc Dumontet a lui aussi réagi, ce jeudi matin sur l'antenne de BFM Paris: "Il n'y a aucune possibilité de se contaminer pendant un spectacle", a-t-il assuré, énumérant toutes les mesures mises en place dans les salles pour éviter les risques. "Dans ce moment anxiogène que l'on vit, on a besoin de dérivatifs, de respirations, d'oxygénation, de vivre, et le théâtre va nous permettre de vivre."

Article original publié sur BFMTV.com

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