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«Belinda», la fleur des âges

Fatalité. Le nouveau docu de Marie Dumora déploie avec grâce le destin décousu d’une des deux sœurs qu’elle filme depuis leur enfance en Alsace. Un récit livré par téléphone, comme l’écho d’une voix on ne peut plus humaine.

«Tombe la neige / Tu ne viendras pas ce soir / Tombe la neige / Et mon cœur s’habille de noir…» Adamo chante, et Belinda ne danse pas. Qui, déjà, parlait quelque part d’«élégie documentaire» ? Au début, il y a deux petites filles, deux sœurs, Belinda et Sabrina, qu’on sépare en faisant quitter à cette dernière le foyer où elles habitaient ensemble. Elles sont à l’arrière d’une voiture qui roule à travers l’Alsace, avec monsieur Gersheimer, qui travaille à l’aide sociale, un personnage qui veille sur leurs destins. Le film qui vient de commencer sera un morceau de celui de Belinda (1), ou plusieurs petits morceaux de ce destin, réunis pour composer un grand chant de sa vie : vie encore courte mais déjà marquée, toujours à recommencer, une bataille à livrer contre la fatalité.

Projets. Marie Dumora filme depuis longtemps Belinda, sa sœur et leur famille qui ne s’est pas toujours occupée d’elles. Son nouveau film commence donc avec cette petite fille, qui quelques plans plus tard a soudain 15 ans : elle est chez sa mère, où l’on recroise sa sœur, 16 ans, qui a eu depuis un enfant. Leur père est en prison. Elle a des projets, elle a l’avenir devant elle. Le film continue, le temps passe dans les coupes du montage, Belinda a 20 ans : une femme dont le caractère paraît s’être adouci. Elle est amoureuse d’un homme emprisonné. C’est au présent : on verra maintenant ce qui lui arrive, au fur et à mesure et sur quelques années encore, une chronique avec ses trous et ses récits rétrospectifs. Trois âges documentaires d’une même existence ont scandé cette première partie du film. La sédimentation du temps, cette ampleur-là qu’on ne concède d’habitude qu’au romanesque, à la fiction, émeut d’autant plus qu’elle est saisie sur le visage et les gestes de (...)

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