La Belgique n’a pas de gouvernement, alors ne lui parlez pas de commissaire européen
Comme le résume fort bien Politico, “la Belgique a une montagne de problèmes et nommer un commissaire européen n’en fait pas partie”.
Reconduite mi-juillet pour un second mandat à la tête de la Commission européenne, Ursula von der Leyen s’est attelée à la formation de sa nouvelle équipe de commissaires, chacun devant être proposé par l’exécutif de son pays d’origine. La présidente a fixé pour cela une date butoir : le 30 août. “Mais cette demande tombe assez mal en Belgique” qui, plus de deux mois après les élections fédérales, régionales et européennes, est toujours sans gouvernement et aux prises avec des “négociations chancelantes”, note le média européen.
Le “plat pays” ayant voté à droite le 9 juin, la coalition la plus évidente est celle de cinq partis, essentiellement de droite et de centre droit, que l’on surnomme “Arizona” à cause de leurs couleurs, qui rappellent le drapeau de cet État américain. Mais ils sont encore loin du compte, constate L’Écho.
S’ils finissent par se mettre d’accord sur un programme de gouvernement, ces cinq partis devront ensuite se répartir les fonctions. Or, celui d’entre eux qui désignera le commissaire devra vraisemblablement renoncer à un portefeuille de ministre. Résultat, confie une source à L’Écho, “personne ne veut de ce poste”. Sauf peut-être le Mouvement réformateur, premier parti francophone, dont est issu le seul candidat commissaire : Didier Reynders, actuel tenant du titre. Et puisque “le plus grand flou règne”, comme le constate L’Écho, “il est de plus en plus probable que Didier Reynders conserve son poste”, complète Politico. Il reste deux jours.
L’Italie et le Portugal tardent aussi
Si Ursula von der Leyen cherche à “mettre la pression sur les capitales”, c’est que le mandat de la Commission actuelle arrive à échéance le 31 octobre. D’ici là, il faudra distribuer des portefeuilles aux nouveaux commissaires, et faire auditionner chacun d’entre eux par le Parlement européen.
Non seulement plusieurs États – la Belgique, mais aussi l’Italie, la Bulgarie et le Portugal – tardent à rendre leur copie, mais en plus, ils font peu de cas des consignes. Pour arriver à la parité, la présidente de la Commission a en effet demandé à chaque État membre de lui fournir deux noms, un homme et une femme. “Elle n’a pour l’heure pas été franchement entendue : sur les vingt-trois pays qui ont communiqué leur candidat, dix-sept ont opté pour un homme, six pour une femme.” Vingt-quatrième pays à avancer un nom (mais toujours un seul), le Portugal a proposé le 28 août la candidature de Maria Luís Albuquerque, ex-Ministre des Finances.
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