En Belgique aussi, la formation d’un gouvernement est laborieuse

Le leader du parti conservateur flamand Bart De Wever, ici à Anvers en Belgique, le 9 juin 2024.
DIRK WAEM / AFP Le leader du parti conservateur flamand Bart De Wever, ici à Anvers en Belgique, le 9 juin 2024.

BELGIQUE - Nos voisins belges ont eux aussi des difficultés à former un gouvernement, alors qu’en France, Emmanuel Macron reçoit à partir de ce vendredi 23 août les chefs de partis et de groupes parlementaires pour tenter de dénouer la crise politique.

Un premier round de négociations, lancé le 10 juillet en vue de former un gouvernement en Belgique, a ainsi échoué deux mois après les élections législatives, mais les discussions doivent reprendre dès ce vendredi.

Bart De Wever, leader du parti conservateur flamand (N-VA), a remis son mandat de négociateur en chef au roi Philippe, qui le lui avait confié en juillet, actant l’échec de ses pourparlers avec quatre autres partis belges prêts alors à former une coalition gouvernementale, a indiqué jeudi soir le Palais royal. Le roi des Belges l’avait nommé « formateur », un rôle attribué à celui qui est généralement pressenti pour devenir Premier ministre.

Cinq partis flamands et wallons s’étaient mis d’accord pour tenter de former une coalition, à l’issue des élections de juin.

Le roi Philippe va dès ce vendredi entamer de nouvelles consultations « avec les présidents des cinq partis associés aux négociations en vue de la formation d’un nouveau gouvernement », a précisé le Palais royal dans un communiqué.

Un pays réputé ingouvernable

Ces premiers pourparlers, entamés en juillet, ont achoppé sur des questions fiscales, les libéraux francophones refusant une proposition de taxe sur les plus-values, défendue par les socialistes flamands. La Belgique, avec un déficit public à 4,4 % de son Produit intérieur brut (PIB), est l’un des sept pays européens sous le coup d’une procédure d’infraction aux règles budgétaires de la zone euro.

Autour de la N-VA, quatre partenaires s’étaient mis d’accord en juillet pour discuter d’un futur gouvernement. Il s’agit des libéraux du Mouvement réformateur (MR), du parti centriste Les Engagés et, côté néerlandophone, des chrétiens-démocrates (CD&V) et de Vooruit, l’ex-Parti socialiste flamand, seul partenaire de gauche. Ces cinq partis représentent ensemble une majorité de 81 des 150 sièges à la Chambre des députés belges.

À l’issue des consultations avec le roi Philippe, un autre négociateur, qui pourrait être Bart De Wever lui-même, devrait en principe être désigné pour reprendre les négociations. Celles-ci pourraient durer encore plusieurs semaines, comma c’est généralement le cas dans ce royaume.

Réputée ingouvernable, la Belgique avait vécu 541 jours sans gouvernement de plein exercice en 2010-2011. Un record dont le pays n’était pas si loin quand la coalition de sept partis dirigée par l’actuel Premier ministre Alexander De Croo avait enfin vu le jour à l’automne 2020, 493 jours après les élections de 2019.

En France, alors qu’Emmanuel Macron n’a toujours pas choisi son Premier ministre, le quotidien belge Le Soir avait publié le 7 juin un « petit tutoriel » à l’adresse du président de la République et des Français pour les aider à former un gouvernement de coalition, non sans ironie.

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