Belgique: deux personnes d'extrême droite arrêtées dans une enquête antiterroriste
Deux ressortissants belges soupçonnés de "participation aux activités d'un groupe terroriste" d'extrême droite ont été interpellés jeudi en Belgique dans un dossier qui a aussi mené à des perquisitions en Allemagne, Italie, Croatie et Lituanie, a annoncé vendredi le parquet fédéral belge.
Les deux suspects sont un homme et une femme, âgés d'une vingtaine d'années. Le jeune homme, désigné comme Daan C. et considéré comme le dirigeant du groupe, a été écroué, tandis que la jeune femme, Kayley W., a été "libérée sous conditions", a précisé le parquet fédéral.
Ils ont été arrêtés dans le cadre d'un dossier ouvert en mai 2023, au cours d'une opération menée par la division antiterrorisme de la police judiciaire fédérale d'Anvers, qui a mené jeudi des perquisitions à Diepenbeek et Ostende, en région flamande.
Des "souvenirs nazis"
Au domicile de Daan C. à Diepenbeek ont été retrouvés "un grand nombre de souvenirs nazis, y compris des drapeaux nazis et des croix gammées", selon le parquet fédéral. Aucune infraction terroriste n'était toutefois imminente, indique-t-on de source proche du dossier.
Le jeune homme, né en 2000, est soupçonné "de diffusion de message terroriste avec le risque que des infractions terroristes soient commises, du recrutement de personnes dans le but de commettre des infractions terroristes et de la préparation de la commission d'infractions terroristes".
Les deux suspects étaient, d'après les premières indications du parquet, actifs sur "plusieurs plateformes en ligne cryptées d'extrême droite" et partageaient des "modes d'emploi d'armes à feu imprimées en 3D".
Ils ont été trouvés "en possession de matériaux pouvant servir à fabriquer des bombes artisanales et des cocktails Molotov, entre autres", explique le parquet fédéral dans un communiqué.
"Il apparaît également que certains membres des groupes en ligne ont rédigé un manifeste et il y a des indications qu'ils possédaient des armes", indique la même source.
Des arrestations dans d'autres pays
Le dossier, auquel ont coopéré les agences européennes Eurojust et Europol, a conduit à l'ouverture de plusieurs instructions dans d'autres pays. Des perquisitions ont été menées dans ce cadre jeudi en Allemagne, en Italie et en Lituanie, et vendredi en Croatie, précise le parquet.
La surveillance des milieux d'extrême droite s'est renforcée en Belgique depuis l'affaire Jürgen Conings, un militaire radicalisé lié à l'extrême droite qui avait fui sa caserne au printemps 2021 en emportant des armes de guerre, notamment des lance-roquettes, et des munitions.
Ce militaire de 46 ans, fiché par l'organisme belge d'analyse de la menace terroriste (Ocam), était soupçonné de vouloir s'en prendre à des représentants de l'Etat belge et à un virologue connu.
Il a été retrouvé mort dans une zone boisée de la province néerlandophone du Limbourg (nord-est) après une traque de plus d'un mois. L'enquête a conclu à un suicide.