Guillaume Gouix, le bel âge

Guillaume Gouix, le 6 février à Paris

Comédien habitué aux rôles virils, le jeune papa joue un néonazi dans «Chez nous».

On l’avoue, au début, on s’en méfiait un peu de Guillaume Gouix. Sa gueule râblée, ses yeux tranchants : on dirait un voyou. Pire, un voyou beau gosse. On les évite, nous, les beaux gosses. En plus, on avait lu un tas de trucs étranges sur lui. Dans des articles. Comme quoi Gouix serait un bourru, un mec pas commode, mais «sensible», un «cocktail de nerfs», mais «sensible», explosif, sauvage testostéroné fan de sang, mais toujours «sensible», quand on ne nous sert pas la «violence sourde», mais vous avez compris le principe. En gros, ce mec serait un psychopathe en puissance, mais qui aime les fleurs.

Levons tout de suite le doute : pour les fleurs, on ne sait pas, mais d’évidence Gouix est dans la vraie vie tout à fait loin des clichés qui lui collent à la peau. Certes, c’est un entiché des rôles de durs à cuire, braqueur sans scrupules, flic torturé, frère de fantôme inquiétant, gitan impulsif et boxeur pentecôtiste. OK, on pourrait se dire «un type qui joue autant les petites frappes est forcément louche». Et puis, dans Chez nous, de Lucas Belvaux, il campe un ancien frontiste au passé trouble, un petit nazillon fan des Grecs d’Aube dorée et des ratonnades nocturnes, tatouages identitaires dans le dos. Encore un gars pas net, quoi. Mais en vrai, pour les tendances psychopathes, on n’a rien trouvé. Quoique. On a quand même une preuve, une vraie, qu’il y a quelque chose qui tourne pas rond chez lui : alors que de vieilles façades bourgeoises et plantes grasses décorent la cour pavée de l’immeuble qu’il habite, bref que le lieu est parfait pour une séance photo réussie, lui préfère nous orienter vers un vieux mur pourri. Va savoir pourquoi. Le machin est moche, sale, l’enduit s’effrite, mais Gouix trouve ça beau : «Il est défoncé, j’aime bien.» Le voilà qui réajuste son bonnet et se met à prendre la pose. De trois quarts, la pose, parce que le voyou-pas-commode-mais-sensible a un petit (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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