Dans « Beetlejuice, Beetlejuice » de Tim Burton, ni Michael Keaton ni le fun n’ont pris de ride
CINÉMA - Il a (encore) été rappelé d’entre les morts. Michael Keaton, alias Beetlejuice, est de retour sur grand écran depuis ce mercredi 11 septembre. Dans ce second film sobrement intitulé Beetlejuice Beetlejuice, le démon au costume rayé le plus célèbre du 7e art fait encore des siennes. Tim Burton a rappelé une grande partie du casting d’origine et des renforts (parmi lesquels Jenna Ortega), pour imaginer une suite qui n’a rien perdu de son originalité, ni de son impertinence.
Dans le premier volet sorti en 1988, Beetlejuice était convoqué par les Maitland, couple de fantômes souhaitant faire partir de chez eux la famille Deetz fraîchement installée. Le démon le plus retors de l’au-delà s’adonnait bien volontiers à cette tâche et s’amourachait ce faisant de la très jeune médium Lydia, incarnée par Winona Ryder.
Dans ce second volet, Lydia est de retour dans la grande maison pour l’enterrement de son père en compagnie de sa fille Astrid, de sa belle-mère Delia et de son compagnon Rory. Un malheureux concours de circonstances l’oblige à appeler son ancien soupirant démoniaque. Parallèlement, celui-ci est poursuivi par une figure venue de son passée.
Tim Burton sert un généreux fan service
Autant le dire sans détour, avec Beetlejuice, Beetlejuice, on se vautre (avec beaucoup de plaisir) dans le fan service. Le long-métrage reprend à l’identique tous les codes qui ont fait du film de 1988 un ovni du cinéma devenu pour beaucoup culte. On retrouve l’esthétique si spécifique à Tim Burton et à Beetlejuice. Les costumes clownesques et vaporeux, les décors gothiques tordus (le sol à carreaux penchés, la salle d’attente, la maquette, le désert et ses vers de sable grossiers), les personnages morts ou vivants tous plus biscornus les uns que les autres à commencer par l’armée de têtes réduites nommées Bob, ou encore la musique omniprésente. Et des clins d’œil en veux-tu en voilà.
Michael Keaton, qui remet plus de 35 ans plus tard son costard couvert de moisissure, semble ne jamais l’avoir retiré. Le démon n’a rien perdu de sa gouaille, ni de ses très mauvaises manières. Il semble même avoir empiré (si, si, c’est possible). Même chose pour Winona Ryder en une Lydia encore plus timide, et Catherine O’Hara en formidable et égocentrique Delia. Chacun retrouve ses marques, et forcément, les spectateurs aussi.
Et après s’être assuré qu’on était confortablement installés, Tim Burton a évidemment épicé ce voyage nostalgique de nombreuses nouveautés.
Deux fois plus de Beetlejuice (Beetlejuice)
Il y a bien-sûr les nouveaux membres de la famille. Jenna Ortega tout d’abord, jeune muse de Tim Burton qu’il avait déjà dirigée dans la série Mercredi, et ajout impeccable à l’univers déjanté de Beetlejuice. Autre nouveau personnage, le détestable Rory incarné par Justin Theroux, parfait trouillard indispensable à la dynamique globale. Monica Bellucci, compagne de Tim Burton, est également de la partie dans le rôle de la glaçante Mercedes. Et on doit avouer un coup de cœur pour Willem Dafoe, dans le rôle de Jackson, (faux) shérif de l’enfer un poil trop enthousiaste.
Autre twist de ce deuxième volet, Tim Burton ne fait pas que nous ramener dans l’au-delà, il nous en montre beaucoup d’autres coins qu’on n’avait jamais visités : un entrepôt, le commissariat ou encore le « service de l’immigration ». On vous met au défi de ne pas vous trémousser en approchant du « soul train ».
Enfin, Beetlejuice n’a jamais fait dans la finesse, c’est un fait établi, mais ce second volet va même un peu plus loin dans le « gore-rigolo ». Tim Burton s’amuse toujours à nous faire rire et à nous dégoûter simultanément, avec par exemple une séquence Chucky que vous ne pourrez pas oublier.
Cette résurrection de Beetlejuice, 36 ans après avoir été renvoyé six pieds sous terre, est réjouissante. Et on a bien fait d’en profiter, car Tim Burton a presque assuré que le démon ne ressortirait plus jamais de sa maquette. Mais ça nous donne tout de même envie de tenter : « Beetlejuice, Beetlejuice, Beetlejuice... »
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