"On a beaucoup de doutes": l'objectif d'un professeur devant chaque classe en septembre est-il tenable?

Des élèves en classe (illustration) - AFP
Des élèves en classe (illustration) - AFP

Y aura-t-il suffisamment de professeurs dans les collèges et les lycées à la rentrée? Dans certaines académies, de nombreux postes sont déjà vacants, mais les résultats des épreuves du Capes alertent à nouveau. Pour 1035 postes en maths, seulement 557 ont été admis. En allemand, 60 pour 215. Et en physique-chimie, 209 pour 425, relèvent nos confrères de 20minutes.fr

"Il y a des difficultés structurelles, qui se sont accrues ces dernières années", reconnaît le nouveau ministre de l'Éducation nationale Pap Ndiaye. "Nous y travaillons de manière à ce que, à la rentrée, toutes les classes aient des professeurs", assure-t-il.

Plus de 3000 professeurs manquants

Mais selon les professionnels du secteur, la tâche semble quasi-impossible. Car en plus des résultats inquiétants cités ci-dessus, le nombre de départs volontaires de professeurs est aussi important. Au point que selon le Café pédagogique, site de référence sur l'actualité de l'Éducation nationale, il manquera plus 3000 enseignants en septembre (premier et second degré).

"On a beaucoup de doutes sur la possibilité d'avoir un enseignant devant chaque classe. Il y aura peut-être des enseignants dans certaines classes qui ne seront pas formés. On craint aussi des fermetures de classes pour mettre ces enseignants ailleurs", alerte ainsi Guislaine David, porte-parole du SNUIpp-FSU.

Une trop faible rémunération

Autre point de crispation, qui explique la faible attractivité: la rémunération des professeurs. "On commence une carrière d'enseignant à 1,1 Smic. Quand vous avez un Bac+5, vous regardez à deux fois avant de vous engager dans cette carrière-là", résume Benoit Teste, secrétaire général de la FSU.

L'an dernier, un rapport de l'OCDE pointait le fait que les salaires des enseignants français étaient inférieurs à la moyenne des autres pays de l'organisation.

Dans une volonté de rendre le métier plus attractif, le ministre Pap Ndiaye a annoncé fin juin vouloir rehausser les salaires des professeurs débutants à au moins 2000 euros nets. Une promesse qui devrait être effective dès 2023, alors que son prédécesseur, Jean-Michel Blanquer, tablait sur une mise en œuvre en 2024.

Article original publié sur BFMTV.com